Barry
Seal American traffic (Doug Liman, 2017)
La
Momie, invraisemblable navet, avait laissé en piteux état Tom
Cruise et The Wall, le précédent film de Doug Liman, était
d'un ennui mortel. C'est très craintif que je suis allé voir Barry
Seal American Traffic, énième récit sur un bon petit gars
embringué dans une histoire qui le dépasse. Le résultat est assez
plaisant, un peu dans la lignée de The Wise guys d'Adam
McKay, un film au futur antérieur, le spectateur sait ce qui va
arriver aux personnages réels (les narco trafiquants de Colombie,
Noriega au Panama, Oliver North aux USA). C'est pas aussi épatant
que Edge of tomorrow la précédente collaboration Cruise
Liman mais on s'amuse bien devant les péripéties schizophréniques
de cet aviateur tellement berné par le rêve américain qu'il va
bosser pour la CIA et les ennemis de la CIA. Tom Cruise est
absolument tout seul dans le film, entouré d'acteurs à qui on a
demandé de ne pas lui voler la vedette dans des personnages qui
existent à peine.
Nos
folles années (André Téchiné, 2017)
La
dernière fois qu'André Téchiné s'était tenté à faire un film
pendant la guerre (la deuxième) c'était en 2003, le très raté Les
Egarés. Pour la première guerre mondiale, il se contente
d'utiliser trois décors, l'atelier où travaille Céline Sallette
(elle est couturière), le cabaret où Michel Faux en Monsieur Loyal
prépare un spectacle sur Paul Grappe (Pierre Deladonchamp) et le
petit appartement du couple. Le film utilise avec tellement
d'insistance l'ellipse (Paul refuse de s'habiller en femme, la scène
suivante il se prostitue travesti au bois de Boulogne avec grand
plaisir) et des dialogues d'une confondante naïveté comme le
cinéaste en écrivant dans sa veine romantique des années 1980, que
le film s'écroule au bout d'une demi-heure et ne se relève jamais.
Aucun trouble ne vient effleurer le double personnage de Paul Grappe,
c'était pourtant ce que le cinéaste savait jusqu'à présent le
mieux faire.
Une
famille syrienne (Philippe Van Leeuw, 2016)
Le
film s'est d'abord appelé InSyriated, puis Nous resterons
à Damas (lors de sa présentation dans les festivals français)
et aujourd'hui Une famille syrienne, mais il aurait dû être
titré « Une mère syrienne » puisque Hiam Abbas porte
seule ce huis-clos dans un appartement. La ville de Damas, la Syrie
ne sont jamais cités, car voyez-vous, c'est un hommage à toutes les
victimes innocentes de toutes les guerres. Le récit commence avec
l'ennui du quotidien, la vie de famille dirigée par une femme forte
alors que les hommes sont absents (le matriarcat comme solution à la
guerre). Le film a bien du plus mal à sortir de sa théâtralité
forcée, unités de temps d'action et de lieu, malgré les nombreux
coups de théâtre et le jeu fébrile de tout le casting.
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