1916,
Hollywood, le cinéma muet et trois acteurs, d'indécrottables cabots
qui viennent jouer aux cow-boys sous les lumières de la rampe et des
caméras de cinéma. Dans la séquence d'ouverture de Three amigos,
ils sont tous les trois sur un cheval, les uns à côté des autres
et ils chantent dans un anachronisme volontaire et volontiers comique
dans leurs rutilants et scintillants costumes. Puisqu'en 1916, les
acteurs ne pouvaient pas encore chanter ni parler, ils devront passer
l'étape du noir et blanc muet.
Le
film qui lance le récit est un western primitif et primaire où les
trois cow-boys sont grimés outrancièrement. Leur dialogue apparaît
dans des cartons des intertitres. Ce sont des héros aux instincts
basiques et c'est dans ce cadre, dans un petit cinéma du Mexique,
que Carmen (Patrice Martinez) découvre Dusty Bottoms (Chevy Chase),
Lucky Day (Steve Martin) et Ned Nederlander (Martin Short). Ils sont
si nobles dans leur actions, si généreux avec l'argent de ceux qui
les emploient, si compréhensifs que Carmen décident des les
engager.
Carmen
après avoir vu ce film est persuadée de pouvoir embaucher les trois
amigos, même s'ils demandent 100000 $, car dans la fiction, par
générosité ils refusent l'argent et Ned sort un couplet sur leur
bonté d'âme, couplet qu'il aura du mal à réciter car parfois un
acteur muet n'est pas fouttu de connaître son texte. Voilà surtout
que Hollywood les vire, le grand patron (Joe Mantegna) ne veut plus
de ces trois corniauds. Ils sont donc disponibles pour aller à Santo
Poco d'autant qu'ils pensent être embauchés pour un spectacle.
Dans
son petit village de Santo Poco, un chef local surnommé El Guapo
(Alfonso Arau) terrorise son monde, un peu comme dans un film de Budd
Boetticher. Car bien entendu John Landis connaît sur le bout des
doigts cette histoire du cinéma. Three amigos est une confrontation
avec l'esprit du cinéma muet soit un burlesque splastick décomplexé
et ringard et un certain genre de western qui se situe entre deux
frontières. C'est dire si la mise en abyme est poussée dans
l'enchevêtrement narratif entre ceux qui vivent la fiction, ceux qui
l'inventent et ceux qui y croient.
Reste
la précision comique, Alfonso Arau est sublime en affreux jojo aux
dents pourris qui règne sur une bande d'incapables, notamment son
bras droit qui ressemble à un pirate (Tony Plana). C'est l'innocence
des trois couillons face à lui qqui fait un peu sourire, notamment
la bonne tête d'abruti de Martin Short et la bienveillance de Steve
Martin. Reste ce pauvre Chevy Chase qui se voit confier le rôle du
bourreau des cœurs dans un sens de l’aberration incompréhensible.
J'ai toujours eu du mal avec Chevy Chase, je découvrais après tant
d'années ce film, petite grosse déception.
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