« Tu
peux t'enfuir Ulysses, mais tu ne peux pas échapper à ton destin.
Seuls toi et moi connaissons la vérité, On est les seuls à pouvoir
les arrêter. La race humaine est finito, game over. C'est la fin de
notre monde. Je suis l'archange Gabriel représentant de Dieu. On m'a
envoyé pour t'annoncer la bonne nouvelle d'un destin fatidique. ».
Le Gabriel inventé par Gregg Araki et incarné par Tyler Posey est
loin des canons de l'imagerie biblique, torse nu, tatoué, le regard
enjôleur, il est un angle sexy en diable auquel Ulysses Zane (Avan
Jogia) a bien du mal à résister.
Ulysses
a rencontré Gabriel un soir et ils ont couché ensemble. Voilà le
début de la série Now apocalypse. Coup de foudre. Seulement
voilà depuis, Uly ne sait pas s'il a rêvé, s'il a fumé tant de
joints qu'il ne sait plus où est la réalité, si Gabriel existe
vraiment ou s'il ne l'a pas inventé. Car dans cette scène décrite
plus haut qui arrive dans le dernier tiers du récit, Gabriel
apparaît par miracle à son amant, se met à souffler dans un
trompette et disparaît dans un éclat de rayons en arc en ciel. Puis
Ulysses se réveille.
En
tout cas, Carly Carlsson (Kelli Berglund) la meilleure amie d'Ulysses
n'a jamais réussi à voir ce fameux Gabriel qui semble si parfait.
Elle doute de son existence et suggère à son pote d'arrêter la
drogue. Pour l'instant, Uly a du mal surtout que son boulot est
chiant à mourir, il est vigile de nuit dans une carrosserie. La
marijuana l'aide à passer la nuit et c'est justement là qu'il
croise un clodo hirsute et sauvage (James Duval) qui erre. Plus tard
il le surprendra en train de se faire sodomiser par un reptile alien.
Ulysses encore une fois ne sait plus où il en est.
La
série télé réussit à Gregg Araki qui peut en dix épisodes d'une
demi-heure chacun développer tous ses fantasmes. En tout premier
lieu le débridement sexuel. Ulysses rêve du grand amour et pense
l'avoir trouver avec Gabriel. Mais il aura quelques autres plans cul,
une femme très androgyne lors d'une étrange soirée, un latino
peroxydé avec lequel il pense avoir trouvé son alter-ego et il
fantasme sur son colocataire Ford (Beau Mirchoff) à
l'impressionnante pilosité, un colosse au cerveau riquiqui qui sort
avec Séverine (Roxane Mesquida).
Voilà
tous les personnages principaux en place qui vont créer entre eux
des rapports circulaires, des récits qui se croisent, se défont et
s'aspirent les uns les autres. La sexualité tient évidemment une
grande part du récit. Les personnages en parlent beaucoup dans des
moments de pose où Carly et Uly dans des tenues colorées,
affolantes et exubérantes discutent dans des bars, des soirées,
chez eux ou tous simplement par téléphones et tablettes interposés.
Assez vite, Now apocalypse s'avère être l'anti Looking,
l'excellente série du cinéaste britannique Andrew Haigh.
Looking
se déroulait à San Francisco, celle de Gregg Araki se passe à Los
Angeles et forcément Hollywood prend une part importante dans la vie
professionnelle des personnages. Carly, comme Anna Faris dans Smiley
face tente d'être actrice mais elle doit se contenter de faire
des vidéos coquines. Ford se rêve scénariste et il va être pris,
sans qu'il s'en rende compte, dans une ronde de séduction où il
aiguise l'appétit sexuel de deux gars bien bâtis (comprendre, ils
soulèvent de la fonte), Otto et Barnabas mais reste fidèle,
stupidement, à Séverine.
Séverine
est l'astre noir qui gravite autour de ces trois étoiles filantes.
Sa beauté froide amène l'obsession de Gregg Araki depuis longtemps,
le complot reptilien, l'invasion des aliens et justement le
personnage de Roxane Mesquida, aidée par deux jumeaux, est de
combattre, en secret, ces aliens reptiliens. Comme à son habitude,
ce surgissement de complot est une parodie, il se moque des théories
complotistes (effrayante intervention d'Henry Rollins). Tout cela est
un peu fourre-tout, souvent amusant, parfois sensuel, un peu gamin
par moments, c'est tout l'univers de Gregg Araki sur cinq heures.
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