Sans
dire que c'est une nouvelle mode, il y a un certain étonnement à
voir le recrudescence du format 1:37 dans le cinéma français,
d'autant plus que la plupart des films se passent à la campagne où
il serait facile pour les jeunes cinéastes de filmer les larges
paysages, campagne, montagne etc, avant Les Météorites
tourné dans l'Hérault et le Gard, entre Béziers et les montagnes
estivales alentour, on avait eu Un violent désir de bonheur
de Clément Schneider ou Pour le réconfort de Vincent
Macaigne.
C'est
d'abord un pont de construction ancienne qui lance le récit avec
cette jeune femme qui le traverse à toute vitesse, c'est Nina (Zéa
Duprez) qui est en retard pour prendre son car. Elle a beau crier à
l'encontre du chauffeur, le car lui passe sous le nez. Elle est donc
en retard pour arriver à son boulot et sa collègue Djamila (Oumaima
Lyamouri), à peine plus âgée qu'elle, la rappelle à l'ordre. Le
boulot : caissière dans un parc d'attractions local, un
« dinoparc » avec des diplodocus en latex que Nina doit
nettoyer avec un balai.
Elle
troque vite son uniforme jaune pour sa tenue de ville, c'est-à-dire
en cet été plutôt caniculaire, une tenue plutôt légère. Le
corps de Nina balance entre ceux de deux jeunes hommes, le blond Alex
(Nathan Le Graciet), un gars relativement insipide, elle lui tond les
cheveux parce qu'il a décidé de s'engager à l'armée, comme pour
prouver sa virilité. Elle le rejette mollement, il lui rend secours
de temps en temps quand son tempérament lui joue des mauvais tours
(une claque à un gamin insolent dans le dinoparc) et il la fait
embaucher aux vendanges où il bosse.
L'autre
gars est le frère de Djamila, il s'appelle Morad (Billal Agab). Sa
première incartade dans le récit se fait derrière un grillage
comme pour marquer la séparation entre lui et Nina, une apparition
où il cause à sa sœur pour récupérer les clés. Il est sur son
scooter, sans casque, palmier de cheveux sur le crâne, le petit con
par excellence, l'exact opposé du gentil Alex. C'est le jour où
elle voit une météorite dans le ciel qu'elle croise pour la
première fois le regard de ce Morad, elle voit un signe d'un amour
qui irait au-delà des éléments.
Le
cinéaste filme ces deux corps qui cherchent à se compléter dans
une sensualité que procure l'été (les couleurs chaudes) mais que
la ville leur interdit (la ville est une ruine) dans un sens du
contraste qui exprime toute la difficulté que les deux amoureux
vivent avec intensité, les scènes d'amour sont aussi intenses que
leurs disputes, des fights verbaux où chacun fait preuve
d'intransigeance, où personne ne veut céder le premier ou la
première. Pourtant Djamila avait prévenu Nina que son grand frère
n'était pas pour elle.
Le
film ne tient pas sur toute la longueur, pourtant il est déjà assez
court, et parfois il est peu différent de ce jeune cinéma français
qui tente de filmer l'autre France, celle de Shéhérazade,
celle de Meltem, sorti il y a quelques semaines. Les
Météorites a pour lui un sens du rythme décoiffant, au moins dans
sa première heure quand les deux tourtereaux se tournent autour sans
savoir où ils vont. Quand Morad quitte le récit, le film est un peu
plus faible avant le finale dans une séquence organique au milieu de
la nature qui donne envie de voir le deuxième film de Romain Laguna.
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