Les
Plus belles années d'une vie (Claude Lelouch, 2019)
Ne
jamais se refuser un petit Lelouch, un petit plaisir coupable.
D'autant que ce 49ème film de Claude Lelouch (c'est lui qui
l'inscrit dans son générique de fin) est la simplicité incarnée.
Deux personnages, connus, archi-connus, inutile de les présenter. Ça
en jette, ça change de tant de films pédants qui mettent des
plombes pour donner un aspect psychologique complexe à leur
personnages. Lelouch n'a plus besoin de ça pour ressusciter
Jean-Louis et Anne, 53 ans qu'il les a réunis et si la pub dit que
ce sont leurs retrouvailles, c'est que Lelouch tente d'oblitérer la
suite tournée en 1986 pour les 20 ans d'Un homme et un femme,
un film oublié et invisible. Et comme je le disais, ils étaient
aussi réunis dans une courte scène de Viva la vie.
Simplicité certes mais le cinéaste veut toujours faire le malin et
quand arrive enfin la promesse dans le dernier quart d'heure, il
gâche tout : on peut voir sur grand écran son court-métrage
de 1976 C'était un rendez-vous, une traversée des rues de Paris en
plan séquence en caméra objective. Mais hélas, il ne peut pas
s'empêcher d'ajouter des images d'Anouk Aimée et Trintignant en
transparence et l'atroce chanson de Calogero. Sinon, le film est très
bien.
Sibyl
(Justine Triet, 2019)
le
film ne vaut que pour les strates narratives qui se superposent, se
retranchent, se complètent et se contredisent. C'est une
construction assez amusante mais également harassante parce qu'elle
ne prend jamais de pause et donne parfois l'impression, pas forcément
agréable, de mouliner dans la semoule. Trois niveaux au moins de
temporalités, le présent et deux flash-backs, chacun censé
alimenter le fil du récit des deux autres. Seulement voilà, seule
une demi-heure est vraiment foisonnante, celle du tournage à
Stromboli parce que justement c'est un film sur un film en train de
se tourner. J'ai encore un peu de mal à trouver Virginie Efira
géniale mais il vrai qu'à côté de ses deux principaux
partenaires, il est épatante.
Séduis-moi
si tu peux (Jonathan Levine, 2019)
Si
j'aime ce film au si hideux titre français, c'est parce qu'il me
rappelle la belle époque de ces comédies des années 1990 où l'on
croyait encore à un cinéma hollywoodien à la Frank Capra
(Président d'un jour de Rob Reiner en est l'exemple suprême), ce
qui change tout de même beaucoup des films avec Channing Tatum,
Jamie Foxx (White House Down) ou ceux avec Gerard Butler et Aaron
Eckhar (Olympus has fallen). Certes le récit est faible et convenu,
moins transgressif que la série Veep, mais l'essentiel est
ailleurs : Il faut aimer à la folie le comique de Seth Rogen et
être capable de comprendre les jeux de mots (pas très bien
traduits) en anglais américain. On entend la chanson Word Up de
Cameo, voilà quelqu'un qui a du goût.
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