lundi 15 octobre 2018

J'ai aussi regardé ces films en octobre


Girl (Lukas Dhont, 2018)
J'ai eu un peu de mal à regarder Girl, non pas à cause de ce qu'il raconte (la thématique est déployée à gros traits sur le thème du double, fille ou garçon, français ou flamand, devenir adulte et être au lycée, silence et discussion) mais par sa mise en scène de nombreuses scènes où l'écho de la violence que reçoit Lara en plein cœur et en plein visage. Cette mise en scène d'une précision redoutable explique tout ce que les films sur la transexualité, documentaires comme fiction, n'avaient pas réussi à raconter avec une clarté redoutable donc violente. Ce qui arrive par exemple à Lara lors de cette soirée pyjama où ses copines demandent à regarder son pénis, ces rencontres avec le jeune voisin dans l'ascenseur, les fins des cours de danse, plusieurs fois j'ai un peu détourné le regard, car tout est là chez Lukas Dhont, cette question de regard totalement éloigné du voyeurisme, c'est très troublant.

Nos batailles (Guillaume Senz, 2018)
Romain Duris, avec sa barbe fournie, n'a jamais été aussi bon que dans ce rôle de père courage. Sa femme s'en va sans rien dire, il doit s'occuper de ses deux enfants, mais aussi de certains de ses collègues dans la boîte où il bosse, une réplique d'Amazon, un truc dégueulasse sur le libéralisme exacerbé. Ça aurait pu ressembler aux films de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, mais Nos batailles ne se fourvoie pas dans le misérabilisme (je me souviens du sort fait au fils). Laure Calamy, la seule avec Edouard Baer qui s'en sortait dans Mademoiselle de Joncquières, est toujours aussi mystérieuse avec ses grands yeux qui fascinent.

Dilili à Paris (Michel Ocelot, 2018)
La volonté est de faire à la fois un grand film d'aventures (Dilili est une sorte de Tintin qui se retrouverait dans un sérial de Louis Feuillade) et de l'éducatif édifiant (tout le Paris artistique, politique et scientifique de 1900 se retrouve dessiné, j'ai reconnu Debussy parce qu'il a la même tête que sur le billet de 20 francs). Le film évoque l’extrémisme religieux avec une secte qui capture des enfants pour en faire des objets. Tout cela se regarde d'autant que l'animation est différente du cinéma français habituel (normal Michel Ocelot est le meilleur). En revanche, les voix sont insupportables, pénibles, niaises, atroces comme un film de Miyazaki doublé en français. Je veux bien qu'on articule chaque syllabe mais là ça rend dingue. Décevant.

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