Willie
Nelson chante a cappella une chanson « Mamas, don't let your
babies grow up to be cowboys ». Cow-boy, le pire métier des
Etats-Unis, le court prologue montre le destin de Sonny Steele
(Robert Redford) de 1969 à 1979, champion du monde de rodéo à cinq
reprises, vedette du grand ouest, il devient rapidement l'image de
marque d'une grosse boîte AmpCo, il est sur toutes les boîtes de
céréales et fait la promo déguisé avec des guirlandes
électriques. Il est très populaire mais devenu alcoolique et
ingérable.
Willie
Nelson joue Wendell, le meilleur ami de Sonny, une sorte d'imprésario
qui fait en sorte, avec un troisième comparse Leroy (Timothy Scott)
de surveiller Sonny, de faire en sorte qu'il arrive à peu près à
l'heure, à peu près sobre et à peu près de bonne humeur à ses
rendez-vous et à ses galas. En ouverture du Cavalier électrique,
c'est à Las Vegas pour une conférence de presse organisée par
AmpCo. « Pourquoi êtes-vous arrivé avec 45 minutes de
retard » demande Hallie Martin (Jane Fonda), une journaliste
new-yorkaise qui a décidé de se payer le cow-boy.
Le
mec traîne une sale réputation, preuve à l'appui par Sydney
Pollack qui le montre connaissant à peine le texte, pourtant
simpliste voire infantile, de sa publicité. C'est une critique
acerbe, mais aussi naïve de l'industrie, du commerce, de la
publicité, il est montré le cynisme lors d'une discussion avec le
patron de AmpCo, le cravaté et peu souriant Hunt Sears (Jon Saxon),
un homme d'affaires sans vergogne toujours accompagné de ses
avocats. Son prochain coup est de faire un show à Las Vegas avec un
pur-sang nommé Rising Star.
Seulement
voilà, dès le premier coup d’œil, Sonny remarque que le cheval
est sous stéroïde, totalement anesthésié, tout ça pour qu'il ne
s'excite pas sous les lumières, à côté des danseuses aux tenues
aux couleurs criardes, à la musique kitsch. Sonny s'énerve,
d'autant qu'il constate que le tendon du cheval est abîmé. Il
grimpe sur la monture, allume ses guirlandes et traverse la scène,
sous les applaudissements avant de s'enfuir du casino et de Las
Vegas, sans rien dire à personne. Son long périple dans le désert
pour rendre sa liberté au cheval commence.
Hallie
est intriguée par la fuite de Sonny. Elle le trouve peu sympathique,
il l'a même giflée lors de leur deuxième rencontre. Mais elle est
d'autant plus intriguée qu'elle a encore moins de sympathie pour
Sears et AmpCo qui décide de pourchasser Sonny comme un criminel.
Hallie pose deux trois questions à Wendell et Leroy, qui disent ne
pas savoir où Sonny se trouve mais elle avance rapidement dans ses
recherches, bien plus vite que la police. La voilà qui se retrouve à
quelques encablures de Las Vegas dans une grotte où Sonny soigne le
cheval.
Elle
va donner l'occasion à Sonny de dire sa vérité, elle a apporté sa
caméra, elle postera une cassette à la télévision. Puis, elle va
revenir voir Sonny et le suivre dans une longue pérégrination vers
le nord, du Nevada à l'Utah. Hallie, peu expérimentée, habituée
aux voitures, au métro new-yorkais et au confort a eu l'idée
saugrenue de mettre des bottes au talon haut. Et elle râle et lui
maugrée, ils n'arrêtent pas de se chamailler. Ils sont donc faits
pour s'entendre et vont le comprendre petit à petit, élaborant une
romance douce et aux atours comiques.
La
partie politique, à Las Vegas, était un peu candide, la partie
montagne et randonnée (puisque Sonny abandonne la camion dans lequel
il transportait Rising Star) est superbe, les belles chansons de
Willie Nelson parsèment le récit. Une course poursuite amusante
(cheval contre voiture de police), de beaux paysages, des habitants
du coin qui soutiennent l'initiative de Sonny, la deuxième partie
est sereine et calme, souvent amusante avec ce duo qui devient
complice, chacun apprivoisant l'autre tels deux chevaux sauvages qui
découvrent une nouvelle liberté.
2 commentaires:
Les scènes de bivouac autour d'un feu de camp
entre Redford et Fonda sont parmi les plus
ridicules de l'histoire du cinéma :
peu de flammes mais beaucoup trop de lumière
sur les visages des deux stars, comme s'ils
étaient à côté d'une baraque à frites.
Pourtant, le chef op' est plutôt quelqu'un
de sérieux (French Connection, L'exorciste).
On va dire que c'est parce que c'est pleine lune. Je ne vois pas d'autre explication logique...
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