En
2001, les prisons sont gérées par des sociétés privées qui ont
toute liberté pour administrer les prisonniers et le directeur s’en
donne à cœur joie. Story
of Ricky est donc un
film d’anticipation et son réalisateur, également scénariste,
imagine ce qui se passerait dans vingt ans. Ricky (Fan Siu-wong) a
été condamné à dix ans de prison pour meurtre. Dans deux courts
flash-back en milieu de film, on comprendra ce qui s’est passé. La
petite amie de Ricky (Gloria Yip) est morte à cause d’un
trafiquant de drogue et Ricky s’est vengé. Ces scènes où l’on
voit Ricky en petit costume tout sourire gambader dans la nature vaut
son pesant de cacahuètes.
Donc
Ricky est en prison. On lui explique très vite les règles. Le
bâtiment est divisé en quatre parties dirigées par un prisonnier
qui est le chef de secteur. Dans le côté où Ricky se trouve, c’est
Hoi (Frankie Chan) qui administre. L’homme est costaud et tatoué.
Dès l’arrivée de Ricky, ils font régner leurs règles dans la
terreur. Ses hommes de main maltraitent un pauvre vieux qui a demandé
une liberté conditionnelle. Le vieux a construit une locomotive en
bois pour son fils et les méchants prennent son rabot et lui défonce
la tête. Ricky arrive et venge la victime en faisant à croche-pied
au méchant qui plante sa tête dans un clou. Ricky est devenu
l’homme à abattre.
Le
sous-directeur, surnommé Serpent Borgne (Fan Mei-sheng, le père de
Fan Siu-wong) est à la barre en l’absence du directeur (William
Ho) parti en vacances à Hawaii. Gros bonhomme antipathique au
possible, il convoque Ricky pendant son repas bien copieux tandis que
les prisonniers crèvent la dalle. Ce qui ne les empêche pas d’être
tous des gars bien bâtis dont les muscles sont bien apparents sous
leurs chemises largement ouvertes. Dans le bureau du sous-directeur,
les étagères sont remplies de cassettes vidéo de porno, histoire
de bien montrer la vulgarité du monsieur. Il doit son surnom à son
œil de verre qui contient des pastilles de menthe et à sa cruauté.
Ricky
est battu, foutu au cachot, attaché mais ses blessures guérissent
presque aussi vite qu’elles ont été faites par les sbires du
sous-directeur. Car Ricky a été éduqué par un maître au qi-gong
et sa force est incommensurable. Imaginez qu’il parvienne avec son
poing à défoncer l’abdomen des gars les plus costauds dans des
giclements de sang d’un gore aussi douteux que bricolé.
Evidemment, on rit de bon cœur, Nam Nai-choi s’est amélioré dans
les effets depuis La
Légende du Phoenix. En
revanche, les expressions du gentil mais exagérément musclé aux
hormones Fan Siu-wong font sourire. On s’étripe, on fait sauter
les cervelles, le méchant Hoi tente d’étrangler avec ses boyaux
Ricky. Et puis, il a les autres chefs des trois quartiers qui valent
leur pesant d’or.
Il
est temps que le directeur revienne dans sa prison pour reprendre le
contrôle de la situation. Ricky a fait brûler les plans de pavot
qui sont cultivés dans la cour, il faut se rappeler son aversion
pour la drogue qui a causé la mort de sa copine. Le directeur arrive
son fiston obèse qui tombe sur le tapis rouge qui l’accueille. Le
directeur demande qui est responsable et crève un œil au coupable,
un prisonnier, à la grande satisfaction du fils. Le directeur va
chercher à éliminer Ricky par tous les moyens. Il appelle les chefs
de quartier, tente de l’écraser, l’enterre vivant, mais Ricky
résiste car il est trop fort. Et surpuissant.
D’une
certaine manière, Story
of Ricky est un chef
d’œuvre dans son genre. C’est un Catégorie III où la brutalité
règne en maître, où le gore est, il faut bien le reconnaître,
assez jouissif. Si l’on ajoute à cela que l’on rit beaucoup
devant tant de débauche de violence, il est assez nécessaire de
voir cet authentique fleuron de film d’action série Z. Bien sûr,
les scènes d’action sont assez médiocres et les acteurs ne sont
pas tous très bons, mais c’est somme toute bien plaisant. Dans son
genre.
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