La
Mort de Staline (Armando Ianucci, 2017)
Partout
en Russie on parle anglais. Dans La Mort de Staline, ça fait
partie du burlesque de la troupe d'acteurs (on reconnaît Steve
Buscemi en Khroutchtchev et Michael Palin en Molotov entre autres) où
tout le monde parle très fort comme dans une pièce de boulevard.
Chaque personnage historique est plus hystérique l'un que l'autre,
plus stupide, plus rancunier, plus revanchard, plus peureux. Ici, la
question centrale est celle des alliances à faire pour pouvoir mieux
trahir, c'est à celui qui prendra le premier le pouvoir. Le
réalisateur à l’œuvre avait déjà tourné une comédie sur la
politique et la vanité du pouvoir (In the loop qui donna plus
tard l'inspiration pour la série Veep). Ce sont les coulisses qui
sont montrées et donc avec elle le cynisme qui des gens de pouvoir
avec chaque fois ce soupçon : et si les luttes de pouvoir se
passaient vraiment comme ça...
Red
Sparrow (Francis Lawrence, 2018)
Partout
en Russie on parle anglais. Plus que de La Mort de Staline (parait-il
interdit de sortie en Russie par Poutine), c'est de Red Sparrow que
le président russe devrait se méfier. Mathias Schoenaerts s'est
fait la tête de Poutine. C'est le personnage le plus vicieux de ce
film d'espionnage où la pauvre Jennifer Lawrence (censée être sa
nièce) est envoyée dans une école militaire qui forme de beaux
espions et de belles espionnes à coucher avec l'ennemi. C'est
Charlotte Rampling qui joue la mère maquerelle de ce scénario
abracadabrantesque. Pour les amateurs, on trouve quelques scènes de
torture particulièrement vicelardes. Bizarrement, le film est
passionnant à regarder pour toutes ces étrangetés.
Abracadabra
(Pablo Berger, 2016)
Carmen
est mariée à Carlos, un macho stupide et égoïste, un amateur de
foot (il gâche le mariage en ouverture du film en écoutant un match
sur son smartphone), un petit tyran domestique. Un beau jour, il est
hypnotisé (le son déclencheur est la Danse des canards, on reste
dans une comédie un peu balourde) et change du tout au tout. Il
devient très gentil, aimable et serviable. Carmen est à nouveau
amoureuse de Carlos. Seulement voilà, il est désormais habité par
l'esprit d'un tueur fou qui avait assassiné toute sa famille 35 plus
tôt avant de se suicider. Carmen est bien embêtée, doit-elle
garder son nouveau Carlos ou récupérer son ancienne personnalité ?
C'est dans ce paradoxe que développe Pablo Berger sa comédie et son
film fantastique, tout en mollesse à défaut de finesse alternant
les troubles de Carlos (il voit un singe) et les aspirations de
Carmen. Qu'on se rassure, à la fin, Carlos est devenu gentil tout en
débarrassant de l'esprit malsain. Tout va bien dans le couple
espagnol.
Gaston
Lagaffe (Pierre-François Martin-Lavalle, 2018)
Dès
les premières secondes on sait que ce film est un catastrophe. Le
générique est sur une musique moderne, une sorte de rap inaudible
en mode boum boum tchak tchak avec voix au talkbox. Horrible. C'est
que cette adaptation est destinée aux moins de 12 ans (d'ailleurs le
film est un bide commercial) et que Gaston vit en 2017 et non plus
dans les années 1960 comme la géniale bédé de Franquin. L'un des
traits de génie de Franquin était pas seulement de croquer son
époque (ce que ne parvient pas à faire PFML situant l'action dans
une start-up et non aux éditions Dupuis, c'était une mise en abyme,
PFML aurait créer son personnage dans une boîte de promo de cinéma
pour adapter à notre époque) mais il savait merveilleusement
dessiner les animaux avec une finesse extrême du trait. Pas
uniquement le chat, la mouette et le poisson rouge, les aventures de
Gaston sont peuplées de beaucoup d'animaux, taupe, chien, baleine,
requin, éléphant, Gaston aimait les animaux qu'il attirait avec son
appeau. Dans le film, les animaux (sauf peut-être la vache) sont en
numérique, c'est dire à quel point le filme st hideux. Sinon, aucun
gag ne fontionne et les « m'enfin » comme le
« rrogntudjû » qui peuplent les répliques sont donnés
sans souffle. Gaston Lagaffe le film est un crime contre
Gaston Lagaffe la bédé.
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