En
1956, une certaine Jeannine Garane a publié un livre sur la planète
Mars et ce livre a été déposé à la Bibliothèque Nationale de
France. Je me suis toujours dit que ça serait un beau film à faire
de retrouver dans le dépôt légal, dans un rayon ce livre. Ce
serait un film enquête ludique, qui était cette femme, qui avait pu
acheter ce livre, et encore tout plein de question. Seulement, voilà
depuis cette idée quand j'avais vu Toute la mémoire du monde
pour la première fois il y a 20 ans, j'ai appris que ce livre n'a
jamais existé.
On
en voit le sommaire quand un bibliothécaire ouvre le livre. Mars
serait un guide touristique pour aller sur la planète Mars, c'est
amusant ce canular concocté par Alain Resnais et Chris Marker au
milieu du film. C'est sans doute parce que c'est une blague, faite
avec le plus grand sérieux, que c'est ce qui m'avait le plus marqué.
Parce qu'on y croit à ce trajet de l'arrivée du livre jusqu'à son
dépôt pour l'éternité sur les étagère, dans ce que le cinéaste
par le commentaire de Remo Forlani appelle une prison.
Le
film est très beau (je n'ai pas trouvé de meilleur adjectif), il a
toujours été mon court-métrage préféré d'Alain Resnais. Dans un
long article de 1895,
la revue sur l'histoire du cinéma, on découvre à quel point la
préparation du film a été complexe et difficile. Le texte (qui
n'évoque pas la fabrication du livre sur Mars) développe ce
qu'était la mise en scène d'un documentaire, loin de toute
improvisation. J'ai aussi appris que le film n'avait pas plu aux
pontes de la BNF, ce qui est un comble aujourd'hui.
De
la cave remplie de vieux journaux à sommet de la BNF de 1956, tout
est dédale et labyrinthe mais d'une immense clarté. La douceur des
mouvements d'appareil, des panoramiques pour embrasser tous les
livres, des travellings qui annoncent déjà la steadycam et des
plans en plongée prodigieux. L'un des moments les plus émouvants
est le passage par les plus vieux ouvrages de la bibliothèque et
leur restauration (j'ai pensé aux scènes de restauration dans
National gallery de Frederick Wiseman.
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