Draguer
les femmes est la passion de notre quintet comique formé par les
amis de Sammo Hung, ici composé du bellâtre Charlie Chin, du
colérique Stanley Fung, de l'halluciné Richard Ng (dans Le Gagnant,
il était persuadé d'avoir le don de devenir invisible, ici il pense
pouvoir persuadé d'hypnotiser les gens) et d'Eric Tsang dans le rôle
d'un simplet. Ce rôle était dévolu à Sammo Hung dans Le Gagnant,
il gagne en galon. Chacun a un surnom pour qu'on comprenne bien son
caractère, tous affirment se connaître depuis l'enfance et être
amis depuis.
Ils
travaillent ensemble ce qui ne les empêche pas de s'envoyer des
vannes à longueur de journée. Leurs facéties sont celles d'enfants
mal élevés, c'est-à-dire qu'elles ne portent pas vraiment à
conséquences. Ce sont des caprices et des jalousies. Puisqu'ils ne
peuvent pas s'empêcher de draguer, ce sera Barbara (Sibelle Hu) qui
va cristalliser leur petite mesquinerie. Pour la peloter, ils vont
simuler un cambriolage, se faire attacher avec une corde à la fille
chacun leur tour et en profiter un maximum. Et pour prolonger encore
le gag, ils se mettent sous son lit quand elle va se coucher.
Le
Flic de Hong Kong commence avec Jackie Chan et Yuen Biao au Japon
(on aperçoit plusieurs fois le mont Fuji, comme une publicité pour
le ministère du tourisme. C'est un peu bizarre cette manière de
filmer le Japon, la topographie est aléatoire, pas tout à fait
cohérente. On passe du centre ville aux lotissements des cols blancs
pour finir dans une zone industrielle (mais avec vue sur le Fujiyama,
comme je l'ai écrit). Comme à leur habitude, Jackie Chan et Yuen
Biao ne peuvent pas s'empêcher de faire des courses poursuites.
Ou
de se battre. Mais comme dans Le Gagnant, ils n'apparaissent que très
peu dans le film, en tout début pour lancer un semblant de récit.
Ils sont à la recherche d’un espion. Yuen Biao est fait prisonnier
par les méchants. Et à la fin pour le grand finale dans un parc
d'attraction. La bataille, paroxysme du film, a lieu dans la maison
fantôme avec l'habileté habituelle de Sammo Hung pour se
chorégraphies spectaculaires, c'est-à-dire que les corps chutent de
haut et brutalement sur le sol, avant de se relever et de repartir au
combat.
Dans
cette longue séquence finale où Jackie Chan est rejoint par Sammo
Hung et sa bande, on décèle de beaux moments de comédie
non-sensiques, du burlesque du cinéma de Hong Kong typiques, tels
Jackie Chan déguisé en poupée géante. Ou plus tard, une méchante
japonaise qui retire son kimono. Elle apparaît alors en maillot de
corps et montre un physique de bodybuilder. Passé l'étonnement de
son combattant, elle se ramasse un coup de pied dans la tronche et
s'effondre comme une masse, le tout filmé en plan large pour appuyer
l'effet comique.
Entre
les deux moments de Jackie Chan, le film est une succession de gags
entre les cinq tocards qui se croient bien malins. Au Japon, c'est
l'enfilage de clichés, une scène de tripot où ils ne comprennent
pas les jeux de hasard, puis une scène de restaurant où ils
commandent des plats en mimant. Le reste du film consiste à draguer,
encore et toujours, l'inspectrice de police que joue Sibelle Hu. Pour
que la comédie se passe bien, elle ne va pas se laisser faire, bien
au contraire, elle prendra un malin plaisir à humilier ces petits
machos mal élevés.
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