Ça
me fait du bien de me replonger dans ces comédies cantonaises que
j'avais déjà chroniquées sur mon ancien Blog AsieVision. Certes,
ce ne sont pas les plus élégantes comédies qu'on puisse voir, ça
vole rarement très haut, mais j'aime beaucoup cette troupe des Five
Stars. Pendant des années, la Golden Harvest a misé sur Sammo Hung,
Stanley Fung, Richard Ng et les autres Charlie Shin, Eric Tsang. Ils
en ont fait des suites, des variations des crossovers jusqu'à
l'épuisement.
Puisque
je parle de casting, dans Le Flic de Hong Kong 2, le rôle du
bellâtre tenu jusqu’alors par Charlie Shin, qui n’apparaît
qu’au début, est dévolu à Michael Mui. Ce dernier aussi insipide
que son prédécesseur joue exactement la même partition. Il marque
aussi le retour de John Sham dans un numéro de cabotineur comme lui
seul sait en faire (ici, il ouvre la porte en chantant de l'opéra
chinois vêtu d'une chemise de nuit aux manches d'une longueur
exagérée).
Comme
il faut bien se faire plaisir, la troupe part cette fois à Pattaya
en Thaïlande. Ce qui donne droit au meilleur gag en début de film,
sur la plage, les garçons sont bien décidés à draguer quatre
filles (Sandra Ng dans son premier rôle, Kara Hui entre autres) et
construisent un tunnel sous le sable tandis qu'elles bronzent. Près
du but, Sammo Hung saute sur le tunnel qui s'écroule. Tout le monde
s'écroule. Qu'est-ce qu'on savait rigoler dans les années 1980.
Comme
dans Le Flic de Hong Kong, les filles restent l'obsession du quintet.
Seul Sammo Hung ne drague pas outrageusement parce qu'il est persuadé
après leur aventure japonaise d'être devenu le petit ami de Barbara
(Sibelle Hu). Elle lui fera rapidement comprendre que ce n'est pas le
cas. Elle est amoureuse de Jackie Chan dont les quelques séquences
sont totalement détachées du reste. C'est d'ailleurs de plus en
plus étonnant de voir que Sammo Hung et son scénariste Barry Wong
n'en avaient absolument rien à faire de la cohérence du récit.
Après
la Thaïlande, ils reviennent à Hong Kong pour protéger une jeune
actrice, Miss Wong (Rosamund Kwan). L'actrice débutante joue un peu
le même rôle dans les films de Sammo Hung que Maggie Cheung dans
ceux de Jackie Chan, l'ingénue qui va être prise des les rets des
aventures des ses protecteurs. Il faudra qu'elle attende encore
quelques années pour prendre le rôle de Tante Yee dans Il était
une fois en Chine et ses suites. Ici, elle joue une comédienne qui
doit interpréter Roméo et Juliette au théâtre.
Le
film met aussi en scène Michel Yeoh en instructrice de judo qui fout
la pâté à Richard Ng mais se fait laminer par Sammo Hung. Les
combats restent le clou du film et de la série. Jackie Chan, Yuen
Biao et cette fois Andy Lau, lui aussi débutant, arrivent en
débardeur pour se battre. Le scénario est retors puisqu'ils vont
devoir protéger un parrain de la mafia contre trois dangereux
assassins (l'un d'eux est joué par Kurata Yasuaki, vétéran des
films de kung-fu de la Shaw Brothers).
Chaque
acteur a droit à son ennemi mais Sammo Hung reste maître de ses
chorégraphies. Il y en a peu mais elles restent d'une brutalité
inouïe mais d'une précision qui laisse le souffle coupé. Chaque
fois je me demande comment il pouvait faire ça, les combats sont des
splendeurs de mise surtout à côté des gags de potache qu'il
propose dans le reste du film (l'un des plus énormes est le dernier
avec la sortie d'un ascenseur de tout le gratin de la Golden Harvest,
impressionnant).
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