Les
Siffleurs (Corneliu Porumboiu, 2019)
Il
en a fallu du temps pour que Les Siffleurs sorte enfin en salles
depuis sa présentation au Festival de Cannes 2019 (c'est le dernier
à arriver sur les écrans, il ne reste que le Mektoub 2 qui ne
sortira sans doute jamais). Entre les Canaries et la Roumanie, Cristi
(Vlad Ivanov) va être plongé dans une histoire étrange et complexe
où il sera confronté ) trois femmes qu'en d'autres temps et
d'autres lieux (Hollywood dans les années 1940) auraient été des
femmes fatales. Forcément, celle qui sera la plus présente se
prénomme Gilda (Caterinel Marlon). Avec elle, on a l'une des
meilleures scènes de rencontre : un baiser pour duper ceux qui
les surveillent. Les deux autres femmes sont la mère omniprésente
et castratrice (Julieta Sznönyi), mystérieuse mais moins dangereuse
que la procureure (Rodica Lazar). Le film est un superbe exemple de
mise en scène puzzle avec des circonvolutions de récit qui font que
Les Siffleurs est à ce jour le meilleur film du cinéaste roumain.
On reste ébahi par la maîtrise de la narration toujours dans un
entre deux subtil entre le simulacre et les preuves à l'appui, tout
le monde surveille tout le monde, chacun dupe l'autre. C'est quand
même beau un film aussi rempli, aussi complexe et aussi simple,
totalement irracontable mais prenant du début à la fin.
Star
Wars l'ascension de Skywalker (J.J. Abrams, 2019)
Dans
les prmières scènes, Carrie Fisher est encore là, ça surprend
tout de même. Et pour ceux qui veulent le savoir, Harrison Ford est
également là. La première est décédée en décembre 2016 et le
second avait voulu que Han Solo meurt. Pour Carrie Fisher, ce sont
des images digitales fort peu gracieuses. Mais les voilà tous les
deux dans une sorte de Reader's Digest des aventures Star Wars. On
entend même James Earl Jones en Darth Vader. Pour le reste, je n'ai
encore une fois rien vraiment compris à ces enjeux minimalistes et
l'ennui est constant. D'autant plus que plutôt que d'axer son film
sur Poe et Finn (comme l'épisode 7 déjà tourné par J.J. Abrams),
c'est sur Rey et Ben, respectivement Daisy Ridley et Adam Driver. Si
Adam Driver joue en sourdine son double personnage de Kylo Ren
héritier de Palpatine / Ben fils de Han Solo, avec une certaine
retenue et pas mal d'ironie, Daisy Ridley n'a qu'une manière de
jouer, en serrant les mâchoires telle Keira Knightley. Bon,
maintenant, il faut que J.J. Abrams se reprenne et qu'il fasse autre
chose. Non mais sans déconner.
Play
(Antony Marciano, 2018)
Pendant
toute la durée de Play (trop long, pas assez resserré), j'avais
l'impression de voir un film de Cédric Klapisch dans une tentative
de produire un récit générationnel (celui des gens nés dans les
années 1990) avec comme unique idée de mise en scène le found
footage, méthode qui a été la mode pendant une bonne dizaine
d'années et qui aujourd'hui est lassante. Cette génération aime
Waterwall d'Oasis (mais rien n'est dit sur la rivalité avec Blur, ça
aurait ajouté une scène), cherche à tout prix à se marier, a un
accident le premier jour de permis. Et c'est ro-man-ti-que à chaque
instant et ça balance des vannes après chaque accès ro-man-ti-que.
Bref, c'est cucul la praline. A moins que je sois déjà trop vieux
pour ces conneries.
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