Ad
astra (James Gray, 2019)
Certains
cinéastes ont une mise en scène « invisible »,
c'est-à-dire qu'on est tellement pris par l'histoire qu'on ne voit
pas les efforts incroyables pour justement ne pas montrer toutes les
coutures. James Gray pense être de ces cinéastes mais sa volonté
de faire invisible est telle, dans une aspiration de devenir un
cinéaste classique (lisez Positif pendant 3 mois, vous comprendrez
la subtilité) que tout est grossier. Ainsi cette musique
omniprésente n'est pas seulement là pour créer une ambiance mais
aussi pour palier l'absence de silence de l'espace car la peur du
vide sonore risque d'éloigner des spectateurs (les gens ont pris
peur dans Interstellar lors des scènes interstellaires, ils
pensaient que les projecteurs étaient en panne). On ajoute une voix
off, sans oublier quelques réflexions sur la religion (dites par
Tommy Lee Jones) que certains ont vues comme anti-religieuses (ben
tiens) et le tout avec le sur-jeu du sous-jeu de Brad Pitt. La
séquence de cours poursuite sur la lune n'est pas plus originale que
la course-poursuite sous la pluie dans La Nuit nous appartient.
Pour être honnête, je continue de penser que James Gray est la plus
grande esbroufe des 25 dernières années, sauf The Lost city of Z
que j'aime beaucoup.
Un
jour de pluie à New York (Woody Allen, 2018)
bon,
voilà, un nouveau film de Woody Allen ni vraiment mieux ni tout à
fait moins bien que les 5 précédents. Ça cause beaucoup mais des
discussions de vieux avec des corps de jeunes, Timothée Chalamet,
Elle Fanning et Selena Gomez, cette dernière emporte chaque fois le
morceau volant la vedette à ses partenaires. Bien-sûr, Woody Allen
a le droit de filmer la nouvelle génération de Hollywood même si
les acteurs ont regretté d'avoir joué dans le film, mais il semble
ne rien comprendre à la jeunesse d'où un flottement constant du
récit qui rappelle le ratage intégral de Celebrity en 1999 où il
utilisait si mal Leonardo Di Caprio. On ne sortira jamais des clichés
sur le cinéma avec le réalisateur Liev Schreiber, le scénariste
Jude Law et l'acteur star Diego Luna. Aucune fantaisie pourtant les
spectateurs adorent et sortent ravis.
Port
Authority (Danielle Lessowitz, 2019)
Petit
film indépendant sur Paul un jeune couillon de Pennsylvanie qui
débarque à New York, se fait tout piquer, se fait éberger par un
type antipathique dont le métier consiste à expulser les pauvres
qui ne paient pas leur loyer (De battre mon cœur s'est arrêté en
bandoulière). Voilà pour le premier récit qui s'imbrique dans un
autre avec un élégance évidente et un savoir-faire indéniable. Le
deuxième implique la découverte par ce jeune gars (toujours aussi
têtu) d'un groupe de danseurs queer et transe qui pratiquent le
voguing. Or cette famille vit justement dans un appartement
tout en ayant du mal à payer le loyer. Ce sont les séquences de
voguing qui sont les meilleures, les scènes entre Paul et Wye,
danseuse qui a tapé dans l’œil du jeune homme et réciproquement
qui font décoller le film.
Les
Petits maîtres du grand hôtel (Jacques Deschamps, 2019)
Tout
cela se passe à Grenoble, dans un hôtel connu où les étudiants en
BTS font leur formation. On se vouvoie, on porte de belles tenues, on
se tient droit mais les jeunes ont du mal, ils sont indolents,
feignants et un peu ignares. Tout cela est donné avec une bonne dose
d'humour proche de Strip-tease. Et soudain, ils chantent puisque
c'est une comédie musicale, certes ce n'est pas la première fois
mais c'est amusant. Tout le monde ne chante pas juste loin de là.
Ces chansons expriment ce qu'ils pensent, leurs sentiments sur leur
formation, leur lassitude et leur espoir. Une petite dizaine de
chansons en tout. C'est un peu superficiel mais souvent drôle.
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