Le
dentiste s'appelle Dr. Pain, c'est une indication sur le thème du
film, la douleur. Cette fois, pour la première fois dans la Keystone,
Charlie Chaplin a une indépendance totale et il va se lâcher
complètement dans les coups qu'il balance à tous ceux qui sont
devant lui. Charles Chaplin est l'un des assistants du dentiste, un
type qui arrive dans le cabinet avec une certaine nonchalance. Dans
la salle d'attente, trois patients sont déjà là à attendre des
soins, une femme et deux hommes qui souffrent atrocement si on en
croit les visages contractés. La femme a un mouchoir attaché à sa
mâchoire, un homme a un gros abcès.
Le
film comprend trois pièces, la salle d'attente où les patients ne
font pas qu'attendre, ils trépignent et Charlot ne s'y prend pas par
quatre chemins pour les calmer. Il fiche un baffe sur l'abcès de
l'un et renverse la dame. Mais quand le troisième homme se lève,
Charlot se rend compte qu'il est bien plus grand que lui et quitte
vite les lieux. La deuxième pièce est le laboratoire, là un autre
assistant travaille depuis un moment. Or cet homme est tout petit et
Charlot ne va pas se gêner pour lui fiche des coups de pied au cul.
On joue ici sur la taille des personnages pendant tout le film et sur
la lâcheté de notre héros qui s'en prend aux petits et s'enfuit
devant les grands.
La
troisième pièce est le cabinet même du Dr. Pain où le dentiste va
enfin arriver mais rien ne va se passer comme prévu. On se trompe
d'anesthésiant (du gaz hilarant à la place du gaz pour endormir). On
se balance pas mal d'objets dans la figure. Comme dans Le Maillet
de Charlot, notre assistant commence à utiliser un maillet pour
rendormir son premier patient, c'est d'autant plus cocasse que
celui-ci ne cesse de rire. Puis il lance dans la rue des briques, là
aussi comme dans Le Maillet de Charlot quand il croise Mack
Swain devant la pharmacie, enfin c'est la mallette du dentiste qui
est envoyé à la figure d'à peu près tout le monde.
Restent
les femmes, celle du dentiste entre en scène dans la rue où elle
croise Charlot parti acheter un médicament. Elle perd sa robe
arrachée par Charlot. Soudain, l'épouse se sent impudique et a
honte. C'était un gag récurrent chez Keystone (Mabel Normand
l'utilisait dans presque chacun de ses films) et Chaplin se moque de
cette pudeur hypocrite dans ce film. Chaplin se prend alors pour le
dentiste et en profite pour draguer une patiente, se frotter à elle,
lui grimper dessus et finir par lui donner quelques baisers avec
l'aide d'une pince dentaire. Tout se finit en baffes et culs en l'air
dans la grande tradition du burlesque.
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