Coming
out (Dennis Parrot, 2019)
Le
film ne sort que le 1er mai, j'ai pu le voir à l'occasion d'une
avant-première. Le concept est simple, c'est un montage de vidéo
youtube de jeunes gens qui font leur coming-out et qui se filment
pour ensuite diffuser ces images comme autant de témoignages. Il est
indiqué leur prénom, leur ville et quand cela a été enregistré.
La grande majorité de ces témoins vient des USA, d'autres du Japon,
de France, d'Australie (le premier adolescent qui parle à sa mère
qui savait déjà tout et au petit frère pour qui un nouveau monde
s'ouvre avec tout un tas de questions). En un peu plus d'une heure,
on passe des jeunes gays et lesbiennes, aux transgenres, on passe
d'un coming-out calme à l'horreur absolue quand un ado se fait virer
du jour au lendemain par ses deux parents qui l'insultent, tout ça à
cause de leur prétendue foi. Petit à petit, c'est effectivement la
religion qui est donnée comme grande responsable de la peur de faire
son coming-out. On le savait déjà mais c'est bien normal de le
rappeler.
Alpha
the right to kill (Brillante Ma Mendoza, 2018)
Je
connais mal le cinéma du cinéaste stakhanoviste, mais moins fécond
que Hong Sang-soo tout de même, depuis John John je n'avais vu aucun
de ses films. D'abord, on est en droit de s'étonner de l'affiche. Le
titre fait référence à l'indic, surnommé l'alpha par le flic
corrompu qui a droit à apparaître sur l'affiche, avec son
sympathique village. Le film situé sur quelques heures montre l'étau
qui se resserre sur ce flic qui a piqué un sac de drogues lors d'un
raid particulièrement meurtrier. Comme on le sait, sous l'ère
Duarte, le droit de flinguer a cours. Alors on flingue et Mendoza ne
se prive pas pour enregistrer tout ça en mode « je fais un
film réaliste » qui se trouve plutôt être un peu racoleur
donc dégueulasse. Passé le raid, on suit le jeune Alpha qui tente
de passer la drogue au travers des mailles des milices de quartier.
L'inventivité pour trouver des subterfuges et manigances pour passer
la drogue et la chose la plus intéressante de ce polar grossier.
Victor
et Célia (Pierre Jolivet, 2018)
Quoi
qu'on pense de Guillaume Canet et Leïla Beikhti, ils étaient
tellement plus intenses par rapport à Arthur Dupont et Alice
Belaïdi. La comparaison n'est possible que parce que le scénario de
ce Victor et Célia ressemble beaucoup à celui de Cédric Kahn, Une
vie meilleure. Pierre Jolivet refuse la voie du grand drame
qu'adoptait Cédric Kahn pour une comédie bon enfant où tout est
bien qui finit bien. Par les temps qui courent, c'est rare, comme les
spectateurs dans la salle ; j'étais seul.
Royal
corgi (Vincent Kesteloot & Ben Stassen, 2019)
Le
film tourné par deux animateurs belges est terriblement laid, sans
aucune nouveauté narrative se contentant de reproduire les pitchs
Pixar (on se perd, on cherche à toute force à revenir à ses
maîtres sans tenter de découvrir le monde alentour forcément
cruel). Mais il est le premier film d'animation à mettre en scène
Donald Trump et son épouse Melania. Leur arrivée à Buckingham
Palace à l'invitation de la Reine fournit les meilleures minutes. Je ne sais pas si Trump a balancé un tweet rageur pour se plaindre d'être ainsi moqué.
Ne
coupez pas (Sinichiro Ueda, 2017)
Attention
mise en abyme extrême. La première partie (sur trois) du film est
filmée en plan séquence pour immerger le spectateur (au Japon le
film a été parait-il un immense succès, je ne suis pas allé
vérifier sur place) au milieu de zombies, évidemment tous plus
jeunes les uns que les autres, comme toujours dans les films de
zombies (c'en est l'un des apanages) où tout est pris au second
degré, comme de bien entendu, un humour rigolard qui ne m'a pas
dessillé une seule fois. Rien de bien neuf pendant un bonne
demi-heure puis le film se retourne une première fois et une
deuxième comme des plis d'origami qui offre à partir d'une simple
feuille une forme radicalement différente. Le film est malin,
modeste et parfois d'une grande ambition. Le titre « One cut of
the dead » rend hommage à George A. Romero, évidemment.
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