Pour
marquer d’un grand sceau son intronisation, la future impératrice
Wu (Carina Lau) – la première et unique femme à avoir accédé au
pouvoir au Chine – décide de faire construire un Bouddha géant.
Les travaux avancent mais d’étranges morts vont menacer la
poursuite de la construction. Le maître d’ouvrage se met à brûler
de l’intérieur comme dans une combustion spontanée. Il ne reste
de son corps que des cendres éparpillées au sol. Une enquête va
être menée car le couronnement approche à grand pas.
Pei
Donglai (Deng Chao), le ministre de la justice, dont les cheveux sont
teints en blanc, est chargé de mener les investigations. Il va vite
en besogne et accuse immédiatement Shatuo (Tony Leung Ka-fai) qui a
confectionné les plans du Bouddha d’être l’auteur de ces
meurtres. Shatuo a été un temps l’ennemi de la couronne et sa
main gauche a été coupée. Depuis il porte un crochet. Il est le
suspect idéal puisque l’ennemi de l’impératrice. L’oracle,
sous forme de daim, clame à la souveraine qu’elle devrait faire
appel au détective Dee (Andy Lau).
Il
a été accusé de trahison et Dee purge sa peine dans un coin du
palais. Sa condamnation est désormais de brûler les archives de
l’empire. Il les lit avant de les détruire et n’ignore rien des
affaires du palais comme de la Chine. Il travaille avec un vieil
aveugle et comme lui porte une longue barbe et a l’air hirsute.
Tandis que l’intendante de l’impératrice, la jeune et
énigmatique Waner (Li Bing-bing) vient chercher Dee, des mercenaires
les attaquent pour les assassiner. Dee va mener l’enquête malgré
les réticences de Pei et celle de Waner.
Detective
Dee le mystère de la flamme fantôme
se transforme en film policier où l’enquête va avancer à coup de
rebondissements. Il faut s’accrocher pour les suivre tous. Les
informations n’arrêtent pas de tomber sur les tenants et
aboutissants de ces crimes étranges. Tsui Hark place Dee dans la
même situation que le spectateur qui découvre les indices en même
que lui. Indices qui vont le mener dans les bas-fonds de l’empire,
dans ses secrets de lutte de pouvoirs les plus sordides, puisque
telle était l’époque. Il revisite cette période de complots où
l’accession à la couronne d’une femme est vu par les notables
comme la gangrène.
Il
n’y aura guère que Dee et l’impératrice Wu à conserver leur
noblesse d’esprit. Les autres personnages sont placés sous le
signe de l’ubiquité. Pei avec sa chevelure blanche hésite entre
servir loyalement Wu ou obéir aux ordres de Dee. Le personnage Waner
est très ambigu. Elle n’hésitera pas à se donner à Dee dans une
scène de prélude sexuelle peu torride, mais s’avèrera une
manipulatrice dans les indices. Son existence même est sous le signe
du masque et de la double personnalité. Dee lors de son enquête
rencontre un mage exilé dans les bas-fonds. Donkey Wang, qui donnera
une partie de l’explication des meurtres, est joué par deux
acteurs Richard Ng puis Teddy Robin.
Après
deux films contemporains, Tsui Hark retrouvait avec Detective
Dee les costumes de
cette Chine ancienne et mystérieuse qu’il a tant filmée.
L’opposition très nette entre les deux mondes, celui du palais
avec ses beaux drapés, son luxe et son apparat filmé de jour dans
une lumière éclatante, contre celui des bas-fonds remplis de
personnages sales, habillés de haillons et filmés dans une quasi
obscurité, offre un panorama éclatant de son art de la mise en
scène. Cette opposition permet également d’inverser les valeurs
des personnages, de manière assez simple mais fonctionnelle.
Parfois
de beaux souvenirs reviennent en mémoire, ceux de l'alliance avec
Sammo Hung qui a créé les belles chorégraphies des combats. Comme
dans cette scène où Dee et Waner, accompagnés de Donkey wang,
doivent combattre un démon au visage caché. Des poutres sortent de
l’eau pour les attaquer. Leurs lancées verticales viennent briser
le cadre scope. Les personnages, en se battant, défient les lois de
l’attraction. L’actrice Li Bing-bing du haut des statues des
daims rappelle Brigitte Lin dans Zu
les guerriers de la montagne magique.
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