Au
16ème
siècle, dans un tournant du pouvoir où une dynastie renverse
l’autre et cherche à imprimer sa marque. Le nouvel empereur a
interdit la pratique des arts martiaux. Tout contrevenant sera
passible de la peine de mort. Le général Ravage (Sun Hong-lei) va,
contre de l’argent, décapiter les pratiquants. Son armée est
féroce et sauvage, toute en armures de métal et de peaux de bêtes.
Les soldats, couverts de peinture noire, manient des armes
tranchantes auxquels les villageois ne résistent pas longtemps.
C’est plus qu’un carnage, c’est un génocide. La première
séquence est superbe mêlant la grisaille des décors et des soldats
avec le sang des villageois. Un seul parviendra à s’échapper, Fu
(Liu Chia-liang) qui rencontrera sur son chemin une jeune fille
Yuanyin (Charlie Yeung) qui l’amènera à son village.
Fu
a beau prévenir Liu (Jason Pai Piao), le chef du village, du danger
de Ravage, on se méfie de lui, on va le tenir prisonnier puisqu’un
homme l’accuse de l’avoir torturé vingt ans plus tôt, on le
voit comme un traître. Il parvient à convaincre ses gardiens
Zhibang (Lu Yi), Yuanyin et Fang (Zhang Jingchu), la fille de Liu et
l’institutrice du village de le libérer pour qu’il aille
prévenir ses amis. La nuit, ils le libèrent et partent avec lui
(sauf Fang qui reste) et partent en haute montagne trouver Ciel
Céleste, un ermite rempli de sagesse. Le gris plein de boue du
village, ses habitants véhéments habillés de haillon, laissent la
place à l’immensité des pentes enneigées pleines de calme et de
sérennité.
L’équipe
des sept sabreurs va pouvoir être formée. Ciel Céleste remet à
Yuanyin et à Zhibang un sabre chacun, même s’ils n’ont pas
l’habitude de manier ces instruments. Fu accepte de combattre à
nouveau mais refusera toujours de tuer un seul homme. Deux nouveaux
personnages se joignent Mulang (Duncan Lai) et Xin (Tai Li-wu). Leurs
rôles seront un peu ingrats puisqu’on ne les voit presque jamais.
Yunchong (Leon Lai) sort de sa retraite mais hésite à s’engager
car Liu a tué autrefois son père. Il a cependant promis de ne pas
se venger. Enfin, Chu (Donnie Yen), personnage énigmatique et quasi
mutique est le dernier sabreur à composer cette ligue de défenseurs
du village.
Sept
mercenaires même aguerris contre une armée violente qui ne fait pas
de quartier. Voilà le programme de Seven
swords. Par
provocation, Fu va rencontrer Ravage pour négocier sa rédition.
Bien entendu, Ravage lui rit au nez jusqu’à ce que les sept
sabreurs démantèlent son id d’aigle et tuent trois cents de ses
soldats. La séquence est plaisante, chaque sabreur manipule son arme
avec dextérité et les soldats figurants ne résistent pas longtemps
à l’attaque surprise. La mise en scène est plus posée qu’à
l’habitude, les chorégraphies des combats n’ont pas la
sauvagerie de The Blade mais plutôt celles des Il était une fois en
Chine, avec ses coups portés et ses répliques attendues dans la
tradition des scènes de combat mises en place par Liu Chia-liang qui
est à l’œuvre ici. Comme dans la scène finale, où – comme on
s’y attend – Ravage est le dernier combattant, la musique
répétitive et superficielle gâche un peu l’atmosphère.
Tout
Seven
swords n’est pas
composé de scènes de bataille, on en sortirait épuisés. De temps
en temps, les personnages se reposent. Le problème est alors que le
scénario se fait particulièrement faible. Les personnages féminins
sont peu développés. Fu a fait libérer Perle de Jade (Kim
Soo-yeon), prisonnière de Ravage qu’il avait choisie pour être sa
concubine. Elle est coréenne et ne parle pas chinois, elle sera
accusée de trahison, mais Chu, personnage également coréen, va la
prendre sous son aile. Le jeu de l’actrice est souvent outrée, peu
convaincant. Les actes du personnage ne servent qu’à créer une
romance mièvre. Non seulement le rythme du film est ralenti mais en
plus, le personnage de Perle de Jade est uniquement soumise au désir
des hommes. Seule Fang se démarque en sauvant les enfants du carnage
et en renonçant, provisoirement, à la compagnie de Zhibang. Mais
elle n’est jamais une femme d’action et conserve son rôle de
nourrice en prenant soin des mômes. Le film agit sur le spectateur
qui connaît Tsui Hark avec un effet Madeleine.
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