Le
succès immense et mérité du Flic de Beverly Hills a permis
à Eddie Murphy, après le gros bide de Golden child, de
tourner une suite. Eddie Murphy signe cette fois le scénario et
Martin Brest est remplacé par Tony Scott. On reconnaît
immédiatement le style clinquant du cinéaste anglais, qui sortait
de l'affreux Top gun, avec ses couchers de soleil orangés et
son rythme saccadé. Au départ de l'histoire du Flic de Beverly
Hills 2, une affaire de cambriolages ultra violents et très
préparés par une équipe de malfrats menée par Karla Fry (Leslie
Nielsen), une grande blonde impitoyable. Elle laisse sur chacun de
ses forfaits une enveloppe avec une lettre collée et un courrier
comportant un code secret.
La
police de Beverly Hills, Billy Rosewood (Judge Reinhold) et Taggart
(John Ashton) piétinent dans leur investigation. Le sergent Bogomil
(Ronny Cox) est pressé par le nouveau chef de la police Lutz (Allen
Garfield) de trouver un coupable quand l'irréparable est commis.
Bogomil se fait tirer dessus par Karla parce qu'il avait trop avancé
dans l'enquête (mais sans en parler à quiconque). Il n'en faut pas
plus à Axel Foley (Eddie Murphy) pour se rendre à Beverly Hills
retrouver ses nouveaux amis. En trois ans, il serait devenu très
proche de Bogomil, on entend une conversation téléphonique où les
deux hommes évoquent une partie de pêche commune qu'ils devaient
faire, c'est beau l'amitié virile entre flics.
Encore
une fois, Axel Foley doit trouver un lieu cossu pour se loger. Plus
d'arnaque à l'hôtel de luxe, mais une incrustation dans une maison
en travaux où il retourne les ouvriers et le contremaître, les
convainc de quitter les lieux. L'humour du Flic de Beverly Hills 2
repose encore une fois sur le sens de la réplique d'Eddie Murphy,
son débit incroyable qui ne laisse aucune chance de répondre à ses
interlocuteurs. A Detroit, il avait réussi à convaincre son patron
Todd (Gil Hill) de financer une infiltration de truands en lui
fournissant une Ferrari. Ainsi Foley se déplace au beau milieu de sa
ville d'origine en costumes cravate, belle montre et lunettes noires
comme s'il avait importé à Detroit l'esprit chic et clinquant de
Beverly Hills, là aussi, ses collègues lancent quelques moqueries à
son encontre.
L'humour
si particulier de Eddie Murphy repose sur la stupéfaction de ses
interlocuteurs, sur leur silence quand il les baratine, sur la
connivence avec le spectateur sur le mode du clin d’œil,
s'épanouit moins dans le cinéma de Tony Scott. Le cinéaste
tape-à-l’œil préfère filmer Leslie Nielsen et Dean Stockwell
tirer du gros calibre sur une cible, d'ailleurs le personnage de ce
dernier tient précisément un club de tir. Ça ne se finira pas très
bien pour lui. Conséquence pour l'humour du film, les scènes du 1er
film sont recyclées : la boite de strip-tease (Axel fait passer
Taggart pour l'ancien Président Gerald Ford), les mensonges énormes
au chef des flics (il veut mettre Taggart et Billy à la
circulation), l'esprit cool (Axel préfère réfléchir à l’enquête
en sirotant un cocktail dans la piscine).
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