Le
concept du Flic de Beverly Hills est très simple : Axel
Foley (Eddie Murphy) un petit flic de Detroit, ville du Michigan
dévastée par le chômage et la violence, se retrouve à Beverly
Hills en Californie, comté qui rassemble parmi les plus grosses
fortunes des USA. Les méthodes de Foley sont décrites par le menu
dès le début du film. En débardeur, il attend dans un camion un
« contact » pour vendre ses cigarettes en contrebande. Il
tend un piège mais tout va foirer avec l'arrivée d'une voiture de
flics qui n'étaient pas au courant. Plus essentiellement, il s'agit
de montrer trois choses, que Axel Foley a un bagout phénoménale –
et c'est ce que j'aime particulièrement dans le jeu d'Eddie Murphy,
qu'il travaille sen solo et sans en avertir son supérieur le
capitaine Todd (Gil Hill) et enfin qu'il est un casse-cou.
Dans
ces films d'action hollywoodiens des années 1980, on n'hésitait
alors pas à emboutir tout un tas de bagnoles, à faire des
explosions et à défoncer des bouches à incendie. Martin Brest s'en
donne à cœur joie, mais le patron de Foley ne voit pas tout cela
d'un bon œil. Quand il rentre au commissariat, ses collègues se
moquent de lui, du foirage complet de cette infiltration et Todd
l'engueule comme un poisson pourri. Todd deviendra l'archétype du
chef gueulard qui ne mâche pas ses mots – les fuck fusent dans les
dialogues – John McTiernan poussera dans Last action hero ce
genre de personnage jusque dans ses retranchements. Dans la même
soirée, Axel reçoit la visite de son vieux pote Mikey (James
Russo), on apprend alors qu'avant d'être flic, Foley était un petit
truand, comme Mikey.
Ce
dernier n'a jamais arrêté ses petits trafics et se vante d'avoir
piqué à son patron des bons au trésor en Deutschmarks. Pas de
chance pour lui, les hommes de main du patron l'ont retrouvé. Ils
assomment Axel, flinguent Mikey et récupèrent les bons. Entre
temps, Mikey avait eu le temps d'expliquer à Axel qu'il bossait à
Beverly Hills dans la galerie d'art d'une de leur amie commune Jenny
(Lisa Eilbacher). Il n'en faut guère plus à Axel pour décider de
partir en Californie mener sa propre enquête malgré l'interdiction
de son supérieur, mais on avait déjà compris qu'il n'en fait qu'à
sa tête. Plutôt que prendre l'avion (ça fait une trotte quand même
Detroit à Beverly Hills), Foley va là-bas dans sa vieille bagnole
cabossée, mais cela permet de mieux confronter la rutilance
californienne, ses voitures de sport flambant neuves, ses bimbos qui
promènent leur toutou en tenue légère et le soleil éternel, un
dépaysement total pour notre héros.
Plus
que l'enquête policière cousue de fil blanc que Foley va rapidement
dénouer, c'est ce contraste qui fait le sel du Flic de Beverly
Hills. Première étape, la galerie de Jenny où il est reçu par
Serge (Bronson Pinchot), exemple parfait de la pédanterie et du
snobisme qui lui propose un expresso au zeste de citron tandis qu'il
donne le prix d'une œuvre exposée (300000$). Les mimiques d'Eddie
Murphy, son grand rire et se grands yeux écarquillés, face aux
petites manières préciesues de Bronson Pinchot composent le
fondement de l'humour du film, la comparaison avec deux modes de vie
totalement opposés. Il en sera exactement de même pour la visite du
commissariat de Beverly Hills où Axel félicite les flics « je
n'ai jamais vu une voiture de police aussi propre » puis
s'esbaudit devant la haute technologie des moyens de la police
locale, tellement loin des vieux bâtiments, des méthodes
ancestrales et des ordinateurs anciens de Detroit.
Peu
après son arrivée à Beverly Hills, Axel Foley se fait arrêter par
deux grands flics blonds. Foley n'avait pas signalé qu'il était de
la maison. C'est le moment où il rencontre Billy Rosewood (Judge
Reinhold) et son co-équipier Taggart (John Ashton), tous deux en
costume cravate mais le premier est un grand blond, assez jeune, et
le deuxième un petit gros chauve plus âgé. Leur patron Bogomil
(Ronny Cox) veut qu'ils filent Foley, trop électron libre à son
goût. Dans leur filature, Axel, qui s'est incrusté dans un palace
en se faisant passer pour un journaliste de Rolling Stone (superbe
scène de pur dialogue) leur fait livrer de délicieux sandwiches.
Ici aussi l'enjeu est que le caractère rebelle de Foley infuse ceux
de Billy et Taggart, ce dernier reste accroché au règlement tandis
que le premier prend goût à la liberté. Et c'est avec eux, après
maintes péripéties, explosions et coups de feu que Foley va
parvenir à venger son ami Mikey.
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