jeudi 26 janvier 2017

Le Flic de Beverly Hills (Martin Brest, 1984)

Le concept du Flic de Beverly Hills est très simple : Axel Foley (Eddie Murphy) un petit flic de Detroit, ville du Michigan dévastée par le chômage et la violence, se retrouve à Beverly Hills en Californie, comté qui rassemble parmi les plus grosses fortunes des USA. Les méthodes de Foley sont décrites par le menu dès le début du film. En débardeur, il attend dans un camion un « contact » pour vendre ses cigarettes en contrebande. Il tend un piège mais tout va foirer avec l'arrivée d'une voiture de flics qui n'étaient pas au courant. Plus essentiellement, il s'agit de montrer trois choses, que Axel Foley a un bagout phénoménale – et c'est ce que j'aime particulièrement dans le jeu d'Eddie Murphy, qu'il travaille sen solo et sans en avertir son supérieur le capitaine Todd (Gil Hill) et enfin qu'il est un casse-cou.

Dans ces films d'action hollywoodiens des années 1980, on n'hésitait alors pas à emboutir tout un tas de bagnoles, à faire des explosions et à défoncer des bouches à incendie. Martin Brest s'en donne à cœur joie, mais le patron de Foley ne voit pas tout cela d'un bon œil. Quand il rentre au commissariat, ses collègues se moquent de lui, du foirage complet de cette infiltration et Todd l'engueule comme un poisson pourri. Todd deviendra l'archétype du chef gueulard qui ne mâche pas ses mots – les fuck fusent dans les dialogues – John McTiernan poussera dans Last action hero ce genre de personnage jusque dans ses retranchements. Dans la même soirée, Axel reçoit la visite de son vieux pote Mikey (James Russo), on apprend alors qu'avant d'être flic, Foley était un petit truand, comme Mikey.

Ce dernier n'a jamais arrêté ses petits trafics et se vante d'avoir piqué à son patron des bons au trésor en Deutschmarks. Pas de chance pour lui, les hommes de main du patron l'ont retrouvé. Ils assomment Axel, flinguent Mikey et récupèrent les bons. Entre temps, Mikey avait eu le temps d'expliquer à Axel qu'il bossait à Beverly Hills dans la galerie d'art d'une de leur amie commune Jenny (Lisa Eilbacher). Il n'en faut guère plus à Axel pour décider de partir en Californie mener sa propre enquête malgré l'interdiction de son supérieur, mais on avait déjà compris qu'il n'en fait qu'à sa tête. Plutôt que prendre l'avion (ça fait une trotte quand même Detroit à Beverly Hills), Foley va là-bas dans sa vieille bagnole cabossée, mais cela permet de mieux confronter la rutilance californienne, ses voitures de sport flambant neuves, ses bimbos qui promènent leur toutou en tenue légère et le soleil éternel, un dépaysement total pour notre héros.

Plus que l'enquête policière cousue de fil blanc que Foley va rapidement dénouer, c'est ce contraste qui fait le sel du Flic de Beverly Hills. Première étape, la galerie de Jenny où il est reçu par Serge (Bronson Pinchot), exemple parfait de la pédanterie et du snobisme qui lui propose un expresso au zeste de citron tandis qu'il donne le prix d'une œuvre exposée (300000$). Les mimiques d'Eddie Murphy, son grand rire et se grands yeux écarquillés, face aux petites manières préciesues de Bronson Pinchot composent le fondement de l'humour du film, la comparaison avec deux modes de vie totalement opposés. Il en sera exactement de même pour la visite du commissariat de Beverly Hills où Axel félicite les flics « je n'ai jamais vu une voiture de police aussi propre » puis s'esbaudit devant la haute technologie des moyens de la police locale, tellement loin des vieux bâtiments, des méthodes ancestrales et des ordinateurs anciens de Detroit.

Peu après son arrivée à Beverly Hills, Axel Foley se fait arrêter par deux grands flics blonds. Foley n'avait pas signalé qu'il était de la maison. C'est le moment où il rencontre Billy Rosewood (Judge Reinhold) et son co-équipier Taggart (John Ashton), tous deux en costume cravate mais le premier est un grand blond, assez jeune, et le deuxième un petit gros chauve plus âgé. Leur patron Bogomil (Ronny Cox) veut qu'ils filent Foley, trop électron libre à son goût. Dans leur filature, Axel, qui s'est incrusté dans un palace en se faisant passer pour un journaliste de Rolling Stone (superbe scène de pur dialogue) leur fait livrer de délicieux sandwiches. Ici aussi l'enjeu est que le caractère rebelle de Foley infuse ceux de Billy et Taggart, ce dernier reste accroché au règlement tandis que le premier prend goût à la liberté. Et c'est avec eux, après maintes péripéties, explosions et coups de feu que Foley va parvenir à venger son ami Mikey.





















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