Proposer
au public une version chinoise des aventures d’Indiana Jones est
l'ambition de Mister Dynamite.
Avec derrière l'idée de s’ouvrir au marché occidental. Car si
Jackie Chan est connu, et parfois reconnu comme un acteur de films
d'arts martiaux, il ne l'est pas comme héros de comédies d'action.
En 1986, sous nos contrées, il reste très méprisé, ses films sont
charcutés, remontés, doublés avec des dialogues stupides et des
voix françaises atroces. Il aura fallu attendre plus de 20 ans pour
que les spectateurs français puissent enfin découvrir dans sa
langue et en intégralité les films de Jackie Chan. Cela voulait
dire aussi réévaluer ses comédies, comme ses polars et ses wu xia
pian.
Mister
Dynamite traverse le monde. Certaines scènes ont été tournées en
Autriche, d'autres en France (on y voit Paris et notre belle police
nationale). La plupart du film semble avoir été tourné en
Yougoslavie, ce qui donne une drôle d'impression car rien de ces
pays traversés n'a de prise sur le scénario. Mais surtout c'est la
séquence d'ouverture qui est la plus délirante censée se situer en
Afrique, Jackie Chan cherche à voler une épée sacrée à un peuple
montré comme primitif. Sauf que les décors sont ceux des ruines
d'un château qui pourraient être situés dans le Cotentin. Bref,
tout cela consiste à faire de l'exotisme pour les spectateurs de
Hong Kong. Et c'est bien mieux pour parler d'une médiévale armure
de Dieu.
Je
ne connais pas le succès à Hong Kong des Indiana Jones, sans doute
important comme partout ailleurs, mais je sais que le public
cantonais était friand des films de la franchise Mad
mission. Des films
d'espionnage produit par la CCC (Cinema City Company), concurrente
dans les années 1980 de la Golden Harvest. Mad
mission (le 3ème épisode, le
plus connu, a été réalisé par Tsui Hark) savait être parodique
(surtout en ce qui concerne les méchants) tout en développant de
l'action et de la romance. Le rôle principal des Mad
mission était tenu par le
chanteur Samuel Hui. Aussitôt Jackie Chan décide de s'entourer
d'Alan Tam, lui aussi star de la cantopop (on l'entend pourtant
chanter ici en anglais, histoire que les éventuels spectateurs
américains comprennent les paroles).
Bon,
il faut bien le reconnaître, Alan Tam est un piètre acteur. Il
n'était doué ni pour la comédie, ni pour la romance, ni pour
l'action. Mais il était à l'époque très populaire. Alors Jackie
Chan se coltine Alan Tam pendant toutes ses aventures. A lui est
dévolu le rôle du maladroit, du gaffeur, du causeur de catastrophes
en tout genre. A Jackie Chan de réparer les dégâts, ce qu'il fait
juste après avoir avaler deux cacahuètes, signe de son grand calme
avant la tempête. Autant le dire, le meilleur reste les scènes
d'action auxquelles prend part Jackie Chan notamment contre quatre
filles bodybuildées dans une grotte qui sert de refuge à la bande
de méchants qui veulent s'emparer de l'armure.
Ces
méchants ont enlevé Laura (Rosamund Kwan) la fiancée d'Alan mais
qui fût l'amoureuse de Jackie, jadis quand ils formaient tous un
groupe (on les voit dans un amusant clip style disco). Ces méchants
se déguisent en moine et vivent dans un lieu reculé. Le trio de
héros est aidé par Amy (Lola Forner), la fille d'un homme d'affaire
à qui appartient l'armure de Dieu. Jackie Chan va foutre la pâté à
ces faux moines. Il se mettra une ceinture de dynamite (d'où le
titre français du film) et finira par faire exploser le repaires des
affreux bandits. Même la scène finale sur une montgolfière est pas
très bien foutue mais elle n'avait jamais été vue dans le cinéma
de Jackie Chan.
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