Le
Ciel étoilé au-dessus de ma tête (Ilan Klipper, 2018)
Comme
il existe au théâtre des seul-en-scène, ce film pourrait être un
seul-en-film. Laurent Poitrenaux n'est pas le seul acteur mais la
mise en scène indique très clairement qu'il est probable, c'est au
spectateur de décider, dans sa folie, sa maniaquerie, son angoisse
de la page blanche, que tout ce qui se passe sur l'écran serait le
fruit de son imagination fantasque et débridée. Le film alterne
avec un certain panache flash-backs dépressifs et flash-forwards
horrifiques. L'arrivée impromptue de ses parents avec une psychiatre
sans qu'on ne sache comment ils sont entrés dans l'appartement, puis
de son meilleur ami enfin de son ex laisse penser que le film a
glissé vers un fantastique du quotidien. Superficiellement, Le
Ciel étoilé au-dessus de ma tête fait penser aux films
d'Antonin Peretjatko, de Vincent Macaigne mais petit à petit il se
range du côté des Rendez-vous d'après minuit de Yann
Gonzales et des Garçons sauvages de Bertrand Mandico. C'est
dire à quel point le film est étonnant.
Deadpool
2 (David Leitch, 2018)
Comme
Les Gardiens de la galaxie 2, Deadpool 2 est une
déception sur à peu près tous les points. Plus que développer
l'humour régressif et de renouveler le scénario, le film, avec
grande paresse, reprise ce qui fut fait il y a deux ans, à
l'exception du sadisme que subissait le personnage de Ryan Reynolds,
ce qui était l'attraction majeure du film. L'ensemble ressemble plus
à un film ZAZ (Zucker Abrahams Zucker, les inventeurs de Y-a-t-il
un pilote dans l'avion en 1978). Exemple type, la reprise de la
fameuse scène de Say anything de Cameron Crowe : la
sérénade de séduction sur la chanson In your eyes de Peter
Gabriel. Ceci étant, en toute logique, c'est le meilleur film Marvel
depuis Deadpool.
Mutafukaz
(Shoujirou Nishimi & Guillaume Renard, 2017)
Comme
souvent, je vais voir des films sans savoir du tout ce qu'il
contiennent si ce n'est qu'Orelsan participe. La voix du chanteur si
étrange (Comment c'est loin, son premier film, jouait sur
cette nonchalance) joue en contrepoint avec le rythme alerte (c'est
un euphémisme) du récit et l'extrême violence graphique (le film
le plus gore de l'année). Je n'ai pas tout compris, il se passe
beaucoup trop de choses pour mon pauvre cerveau mais j'aime ça.
L'Homme
qui tua Don Quichotte (Terry Gilliam, 2018)
Lost
in La Mancha (Keith Fulton & Louis Pepe, 2001)
Plus
la date de sortie approchait plus, plus l'origine du projet remontait
dans le temps, on est passé en quelques semaines de 20 ans, à 25
puis à 30. Dans Lost in La
Mancha Terry Gilliam confesse
dans ce gentil making of qu'il a commencé à travailler sur le film
en 1991, une de ses proches affirme qu'il a toujours porté le projet
en lui. Ça date donc de 50 ans. Aujourd'hui, le film est enfin là
et on est pas déçu. Un ratage intégral comme tous les films de
Terry Gilliam depuis des lustres. Je sais bien que beaucoup
considèrent L'Armée des 12
singes comme un chef d’œuvre
mais ça n'est pas mon cas. Bref, L'Homme
qui tua Don Quichotte est une
suite ininterrompue d'acteurs qui jouent en hurlant, de références
à la chasse aux migrants très limites (les horribles scènes avec
Rossy de Palma et Sergi Lopez), de grands angles et mouvements
d'appareil superflus, d'un montage incohérent. J'en viendrais
presque à me demander si l'action en justice de Paulo Branco ne
masquait l'une des plus formidables campagne de pub, telle une énorme
mise en abyme. Bref, tout ça pour ça.
La
sortie du film m'a permis de découvrir Lost
in La Mancha, projeté dans
certaines salles. Je ne l'avais jamais vu. Le film est bien aimable
dans une approche du faux documentaire, histoire de dire que vu
l'incompétence crasse du patron, le film en train de se tourner ne
pouvait avoir un autre destin. Les regards des protagonistes
deviennent plus fuyant au fur et à mesure que Terry Gilliam rit de
plus en plus fort. Ce qui est le plus vivant dans Lost
in La Mancha, ce sont ces
mannequins de plastic, de simples accessoires qui se balancent
pendant la pré-production. C'est cette simplicité poétique que
Terry Gilliam aurait du développer au lieu d'effets pachidermiques.
Solo
(Ron Howard, 2018)
Personne
ne veut savoir pourquoi Han Solo s'appelle ainsi, mais le film le dit
quand il va s'enrôler dans les forces de l'Empire (joie, Darth Maul
est de retour, histoire de faire un lien, pourtant factice, avec La
Menace fantôme). Han est donc
en solo mais tout le récit cherche à lui donner un acolyte, est-ce
que ce sera Lando (génial Donald Glover, le film n'est à voir que
pour lui), est-ce que ce sera Qi'ra l'activiste rebelle ou est-ce que
ce sera Chewbacca ? Je crois que la réponse était donnée dans
Star Wars IV A new hope,
communément appelé chez nous La
Guerre des étoiles. Ah oui,
Alden Ehrenreich est pas mal du tout.
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