mardi 15 mai 2018

J'ai aussi regardé ces films en mai


Miracle (Egle Vertelyte, 2017)
Une éleveuse de porcs, son mari ivrogne et un Américain en Cadillac. Voilà les personnages principaux de ce premier film d'une réalisatrice lituanienne (une chose fort rare). Le format est carré, le cadre est très travaillé, le récit est une fable sur l'après URSS en Lituanie et l'arrivée sur les chapeaux de roue (en Cadillac donc) de l'ultra-libéralisme qui se nourrit sur les cendres du collectivisme. Pour quelques dollars de plus, les anciens employés achètent des biens de consommation. L'Américain, un exilé lituanien en vérité, cherche un trésor enterré sous la porcherie. Le film est souvent amusant (c'est de l'ordre du cocasse, de l'exotisme de voir ces personnages rustres) qui évoque plus les films d'Aki Kaurismaki que Le Trésor de Corneliu Porumboiu.

Death wish (Eli Roth, 2018)
La dernière fois que j'ai vu Bruce Willis au cinéma, c'était dans Sin City 2, autant dire pas grand chose (oui, il faisait un coucou dans Split). Mais depuis 4 ans, il n'a pas arrêté de faire des films, des choses tout juste dignes de sortir en VOD. Ceci dit, la carrière d'Eli Roth n'est guère plus flamboyante. Dans Death wish, il lui prend la drôle d'idée de faire jouer à Bruce Willis un chirurgien, bon père de famille et amoureux de son épouse. Non, on n'y croit pas. Le film met des plombes à démarrer et Eli Roth fait alors ce qu'il sait le mieux faire, un polar crade et violent avec quelques scènes sanguinolentes. Bruce Willis est déjà plus à son aise en vengeur à sweat à capuchePour que j'aime à nouveau mon cher Bruce Willis, il va falloir que Glass de M. Night Shyamalan soit réussi .

Action ou vérité (Jeff Wadlow, 2018)
Comme le dit bien l'affiche de ce minuscule film de série B « par les créateurs de Get out ». Le studio Blumhouse produit un film d'horreur à l'opposé de Get out, sur tous les points. Action ou vérité est un simple slasher sur quelques étudiants américains un peu crétins partis au Mexique picoler et baiser. Pris au piège par un maléfice, chacun doit choisir entre dire la vérité ou avoir un gage. Comme je l'écrivais sur un autre film couillon (Nerve), tous les gages se contentent de faire des bisous ou de se frapper le poignet au marteau quant à la vérité de dire qu'on s'est trompé. Eternelle pudibonderie de Hollywood. C'est ce film là qu'Eli Roth aurait du réaliser.

Everybody knows (Ashgar Farhadi, 2018)
Les paysages de la région de la Mancha ainsi que ce village typique ont beau ressembler souvent à ceux de l'Iran, rien n'y fait, Everybody knows est un film Canada Dry des œuvres précédentes d'Ashgar Farhadi. L'interminable mariage où tout la famille est heureux de se revoir pour faire la fête sonne faux : le cinéaste appuie à grands coups de stabilo sur la complicité des personnages. Et là, c'est le drame, la fille de Penelope Cruz est kidnappée. Penelope Cruz pleure, renifle, souffle, se met les mains sur le visage. Javier Bardem vend sa vigne pour l'aider. Il reste combien de temps au film ? Une heure et quart ? Allez, on fait se disputer tous les invités, on sort les vieilles rancœurs. Il reste combien de temps ? 45 minutes ? On peut demander à Penelope Cruz de pleurer, renifler et soupirer à nouveau ? Et à Javier Bardem de vendre sa vigne. Déjà fait, pas grave, personne s'en apercevra.

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