Miracle
(Egle Vertelyte, 2017)
Une
éleveuse de porcs, son mari ivrogne et un Américain en Cadillac.
Voilà les personnages principaux de ce premier film d'une
réalisatrice lituanienne (une chose fort rare). Le format est carré,
le cadre est très travaillé, le récit est une fable sur l'après
URSS en Lituanie et l'arrivée sur les chapeaux de roue (en Cadillac
donc) de l'ultra-libéralisme qui se nourrit sur les cendres du
collectivisme. Pour quelques dollars de plus, les anciens employés
achètent des biens de consommation. L'Américain, un exilé
lituanien en vérité, cherche un trésor enterré sous la porcherie.
Le film est souvent amusant (c'est de l'ordre du cocasse, de
l'exotisme de voir ces personnages rustres) qui évoque plus les
films d'Aki Kaurismaki que Le Trésor de Corneliu Porumboiu.
Death
wish (Eli Roth, 2018)
La
dernière fois que j'ai vu Bruce Willis au cinéma, c'était dans Sin
City 2, autant dire pas grand chose (oui, il faisait un coucou
dans Split). Mais depuis 4 ans, il n'a pas arrêté de faire
des films, des choses tout juste dignes de sortir en VOD. Ceci dit,
la carrière d'Eli Roth n'est guère plus flamboyante. Dans Death
wish, il lui prend la drôle d'idée de faire jouer à Bruce
Willis un chirurgien, bon père de famille et amoureux de son épouse.
Non, on n'y croit pas. Le film met des plombes à démarrer et Eli
Roth fait alors ce qu'il sait le mieux faire, un polar crade et
violent avec quelques scènes sanguinolentes. Bruce Willis est déjà
plus à son aise en vengeur à sweat à capuchePour que j'aime à
nouveau mon cher Bruce Willis, il va falloir que Glass de M.
Night Shyamalan soit réussi .
Action
ou vérité (Jeff Wadlow, 2018)
Comme
le dit bien l'affiche de ce minuscule film de série B « par
les créateurs de Get out ».
Le studio Blumhouse produit un film d'horreur à l'opposé de Get
out, sur tous les points.
Action ou vérité
est un simple slasher sur quelques étudiants américains un peu
crétins partis au Mexique picoler et baiser. Pris au piège par un
maléfice, chacun doit choisir entre dire la vérité ou avoir un
gage. Comme je l'écrivais sur un autre film couillon (Nerve),
tous les gages se contentent de faire des bisous ou de se frapper le
poignet au marteau quant à la vérité de dire qu'on s'est trompé.
Eternelle pudibonderie de Hollywood. C'est ce film là qu'Eli Roth
aurait du réaliser.
Everybody
knows (Ashgar Farhadi, 2018)
Les
paysages de la région de la Mancha ainsi que ce village typique ont
beau ressembler souvent à ceux de l'Iran, rien n'y fait, Everybody
knows est un film Canada Dry des œuvres précédentes d'Ashgar
Farhadi. L'interminable mariage où tout la famille est heureux de se
revoir pour faire la fête sonne faux : le cinéaste appuie à
grands coups de stabilo sur la complicité des personnages. Et là,
c'est le drame, la fille de Penelope Cruz est kidnappée. Penelope
Cruz pleure, renifle, souffle, se met les mains sur le visage. Javier
Bardem vend sa vigne pour l'aider. Il reste combien de temps au
film ? Une heure et quart ? Allez, on fait se disputer tous
les invités, on sort les vieilles rancœurs. Il reste combien de
temps ? 45 minutes ? On peut demander à Penelope Cruz de
pleurer, renifler et soupirer à nouveau ? Et à Javier Bardem
de vendre sa vigne. Déjà fait, pas grave, personne s'en apercevra.
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