lundi 6 novembre 2017

Une autre voix (Ivan Ivanov-Vano, 1949)

Parfois le message du cinéma de propagande se retourne contre lui. Dans Une autre voix (9 minutes), le monde ressemble à un film de Walt Disney, une société parfaite où les oiseaux chantent avec joliesse et le rossignol, roi des forêts, entonne un sifflement que tous admirent, un chant qui trouve ses racines dans ce lieu, un chant des plus anciennes traditions. C'est alors qu'arrive une pie qui vient de l'étranger. Quelle horreur, se disent les autres oiseaux, elle veut importer une culture dégénérée. En l'occurrence du jazz qu'elle se met à chanter à grand renfort de publicité. Certains oiseaux trouvent cela joli, mais les moineaux sont horrifiés par un tel vacarme, une cacophonie tellement peu de chez eux. Finalement, les spectateurs de l'époque (on était sous le joug de Staline triomphant) peuvent entendre du jazz pendant quelques minutes avant que le chant monotone et aseptisé du rossignol ne prenne à nouveau le dessus.






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