Parfois
le message du cinéma de propagande se retourne contre lui. Dans Une
autre voix (9 minutes), le monde ressemble à un film de Walt
Disney, une société parfaite où les oiseaux chantent avec joliesse
et le rossignol, roi des forêts, entonne un sifflement que tous
admirent, un chant qui trouve ses racines dans ce lieu, un chant des
plus anciennes traditions. C'est alors qu'arrive une pie qui vient de
l'étranger. Quelle horreur, se disent les autres oiseaux, elle veut
importer une culture dégénérée. En l'occurrence du jazz qu'elle
se met à chanter à grand renfort de publicité. Certains oiseaux
trouvent cela joli, mais les moineaux sont horrifiés par un tel
vacarme, une cacophonie tellement peu de chez eux. Finalement, les
spectateurs de l'époque (on était sous le joug de Staline
triomphant) peuvent entendre du jazz pendant quelques minutes avant
que le chant monotone et aseptisé du rossignol ne prenne à nouveau
le dessus.
lundi 6 novembre 2017
Une autre voix (Ivan Ivanov-Vano, 1949)
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