Pour
apaiser les esprits, pour que le calme revienne au village, leurs
supérieurs hiérarchiques respectifs ont décidé d’envoyer Don
Camillo et Peppone à Rome. Le premier est nommé Monsignore auprès
du Pape, le second est nommé Sénateur. Ils ne sont séparés que de
quelques centaines de mètres, le Sénat et le Vatican sont filmés
en un seul plan comme on le voit dans le générique de Don
Camillo monseigneur (le titre italien est meilleur, il ajoute ma
non troppo, mais pas trop, le curé bien que monté en grade
reste un bagarreur fort revêche).
Mais
depuis trois ans qu’ils sont en poste, ils ne se sont jamais revus.
Le film se déroule 10 ans après Le Petit monde de Don Camillo
prenant en compte la prise de pouvoir de Khrouchtchev et la politique
de détente. Si on découvre le curé tout miel avec des Américaines,
bien qu’ayant un anglais médiocre (il prononce alright en
phonétique), Peppone n’a pas droit à autant de tendresse, le
sénat est en plein débat et il roupille, tout juste réveillé par
les applaudissements de ses pairs, c'est alors qu'il reprend ses
sales habitudes d’éructer sans même savoir pourquoi.
Cette
troisième aventure sera bien plus italienne que celles de Julien
Duvivier, encore plus à la gloire du catholicisme et grossièrement
dénigrante du communisme. Pour l’instant, il faut trouver un
prétexte pour faire revenir les deux compères au village. De toute
façon, ils ont le mal du pays et ils doivent revenir. Le patron du
Parti Communiste comme les prélats ne vont cesser pendant tout le
film de téléphoner au village pour réclamer leur retour à Rome.
Peu importe le prétexte pour revenir sur
les rives du Pô, les deux compères partent en train et se
retrouvent dans la même cabine, vont-ils parvenir à cohabiter une
nuit ? Puis c'est le trajet vers le village où Don Camillo prend
Peppone en stop, puis le laisse en plan au milieu du chemin, ce gag
sera récurrent chacun sera abandonné par l'autre en cours de route.
Enfin les bisbilles reprennent. Le fils aîné du maire veut se
marier avec une jeune fille catholique. Le père de cette dernière
refuse de donner son assentiment.
Peppone
exige un mariage civil et laïc tandis que Don Camillo entend les
marier dans son église. Elle fera croire qu'elle est enceinte pour
accélérer le mariage. À cela on ajoute la construction d’une HLM
qui forcera à détruire une vieille chapelle puis une dispute autour
d’une cloche laïque. Le scénario oppose sans humour et avec une
certaine rancœur les communistes et leurs adversaires. Le film est
très italien, c'est-à-dire pudibond (la séquence où on vole les
vêtements du curé), vieillot et traditionaliste (le mariage, il n'y
a que ça de vrai).
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