Le
Retour de Don Camillo est une suite immédiate du Petit monde
de Don Camillo. A la fin du premier film, le curé était exilé
par l’évêque dans un village perdu dans les montagnes. On le
découvrait embarquer seul dans le train, Peppone avait forcé les
habitants à ne pas venir lui dire au revoir sur le quai. Mais ses
partisans catholiques étaient venus à la gare suivante lui donner
quelques cadeaux d'adieu tandis que les troupes communistes allaient,
le maire en tête, le saluer dans une gare encore plus éloingée.
Arrivé
à bon port et les bras chargés de victuailles, Don Camillo
(Fernandel) est conduit par un motard jusqu'au chemin qui mène au
hameau. Il perd la moitié des cadeaux tant la moto file à vive
allure et il se rend au presbytère, une maison minuscule où il est
fort mal accueilli par la bonne du curé au caractère revêche.
C'est surtout qu'elle a entendu parler du tempérament de Camillo, de
ses bisbilles avec le maire communiste. Une porte s'ouvre sur
l'église, d'une petite taille, tout comme le Christ en croix.
Don
Camillo a beau s'adresser à Jésus, comme il en avait l'habitude,
Jésus ne lui répond pas et rapidement, le moral du curé
s'effondre. Au village, Peppone (Gino Cervi) peut enfin diriger les
affaires sans se soucier des rodomontades du curé. En place de Don
Camillo, il a été nommé Don César aussi inoffensif que Camillo
était turbulent. Quand le nouveau curé vient quémander la
réparation du clocher de l'église, Peppone et le conseil municipal
lui répond qu'il a bien d'autres priorités.
Ce
second film s'axe sur les mêmes motifs narratifs que le premier. Une
dispute de terre entre un riche propriétaire et la mairie. Cette
dernière veut construire une digue en expropriant le propriétaire.
L'inondation du Pô aura bien lieu, le village devra être évacué.
Don Camillo revenu entre temps, pour des « vacances »,
donnera un sermon, seul dans son église, la robe dans la flotte,
l'église servira de porte-voix (belle scène par ailleurs) à la
concorde entre les factions établies parmi les habitants, tous
désolés par l'évacuation.
Pour
un registre plus comique, comme avec l'institutrice Madame Cristina,
un vieillard, ancien médecin, refuse de mourir sans l'absolution de
Don Camillo. Il semble ne jamais cesser de s'éteindre et de revivre.
Il y a aussi la compétition des horloges, celle du clocher et celle
de la maison du peuple, chaque partisan avance l'heure régulièrement
pour qu'elle sonne avant l'autre, causant un chaos parmi les
villageois qui ne savent plus à quel sonnerie se vouer. Les deux
films de Julien Duvivier forment un diptyque qui se suffit à lui
seul avant que des cinéastes italiens reprennent les personnages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire