Elles
s'appellent Maryline, Nathalie, Neïla ou Diane, elles sont toutes
les quatre des femmes françaises filmées par des hommes.
Maryline
(Guillaume Gallienne, 2017)
Guillaume
Gallienne poursuit son chemin dans le passé, après son
autobiographie normative, le voici au milieu des années 1980 dans
une histoire de comédienne à moins que ce ne soit d'actrice,
vaguement inspirée par le destin de Maryline Even. Comme dans Les
Garçons et Guillaume à table, ce qui pêche dans ce nouveau
film c'est encore et toujours une incapacité à donner le bon
rythme, à la fois trop lent et trop elliptique, tout tombe à plat
et tout est expliqué. Une telle absence de confiance dans le
spectateur, donc dans le cinéma, ne pouvait mener qu'à une seul
résultat : tout sonne faux. Mais cette fois, les spectateurs ne
vont pas voir Maryline, ils ont compris l'arnaque. Seule
Vanessa Paradis en clone de Jeanne Moreau est à sauver, tous les
autres jouent comme au théâtre.
Jalouse
(Stéphane & David Foekinos, 2017)
Jalouse
met en scène Karin Viard dans le rôle de Nathalie, professeur
exemplaire mais qui un jour commence à détester tout le monde. Le
problème du film des frères Foekinos est différent de celui de
Gallienne. Plutôt que d'écrire un scénario (comment une mère
gâche l'avenir de sa fille), ils semblent vouloir exposer toutes les
facettes du problème qu'est la jalousie, c'est le cas typique du
film gimmick, du film pitch, du film slogan. Pas de réelle
méchanceté chez Nathalie, elle n'est pas Tatie Danielle et une
construction dramatique tirée des films hollywoodiens du même
tonneau, avec une fin interminable sur la rédemption et forme de
leçon de morale. Alors évidemment, je suis content de retrouver
Bruno Todeschini, mais ça ne suffit pas.
Le
Brio (Yavn Attal, 2017)
Camélia
Jordana vs Daniel Auteuil, ça donne la beurette de banlieue face au
prof de la fac d'Assas. Christian Clavier ne devait pas être
disponible pour jouer cet homme un peu raciste sur les bords et plein
de morgue qu'il va ravaler en devenant le Rex Harrison de ce My
fair lady version 2017. Disons que c'est nettement mieux que Ils
sont partout, le précédent film d'Yvan Attal mais ça n'était
pas difficile. Là encore, l'impression de voir un film pitch à la
dialectique moins élaborée que les discours de Daniel Auteuil. Quel
sera donc le prochain sujet du film d'Yvan Attal et surtout sur
quelle communauté ?
Diane
a les épaules (Fabien Gorgeart, 2017)
Diane
est enceinte, elle part toute seule à la campagne. Elle fait une
GPA, cette chose honnie par Sens commun et La manif pour tous. Car
Diane porte l'enfant d'un couple de mecs et à la campagne elle
rencontre un maçon portugais. Clathilde Hesme est fortiche en
espièglerie, elle joue très bien la femme un peu pénible mais très
attachante. Des quatre films, c'est le meilleur, il déploie une
certaine modestie, un tempo mesuré pour traiter les neuf mois de
grossesse, l'impatience des futurs papas, les amours naissantes avec
cet inconnu.
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