L'animation
mise en œuvre dans Jouets soviétiques, réalisé par Dziga
Vertov (le film dure 11 minutes) est une ligne claire, totalement
différente de Révolution interplanétaire où le
foisonnement des dessins palliait le simplisme du message. Ici
encore, un patron est caricaturé à l'extrême. Gros bide, chauve,
le visage carnassier, le patron se goinfre tel un porc, assis seul à
une table, avec de nombreux mets et en grande quantité. Poisson,
viande, fruits et légumes en abondance sont aussitôt engloutis et
une fois tout cela avalé, il recommence comme s'il n'en avait jamais
assez. La symbolique de la goinfrerie aux dépends du peuple est
limpide comme l'eau de roche, d'autant qu'elle est largement
approuvée et encouragée par un pope et un moine qui s'entendent
comme larrons en foire sur le dos des Russes. Les deux religieux
prient pour que cela ne s'arrête pas mais c'est sans compter sur un
ouvrier. Il est armé d'un marteau et sera bientôt rejoint d'un
paysan équipé d'une faucille. Avec ce marteau, l'ouvrier a beau
tenter de frapper sur le gros bide du patron pour qu'il partage un
peu de sa fortune, il parvient avec l'aide du pope à tout récupérer,
dans le but de satisfaire sa lubricité avec des prostituées.
Dessiné sans aucun détail (pas de décor, un simple fond blanc),
les personnages sont parfois vus en gros plans où la noblesse du
visage de l'ouvrier contraste avec ceux de ses ennemis. Dans le
dernier plan, l'armée rouge délivre le peuple de ses parasites, une
nouvelle pyramide humaine se crée où trônent à son sommet
l'ouvrier et le paysan.
samedi 4 novembre 2017
Jouets soviétiques (Dziga Vertov, 1924)
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