La
voilà la dernière aventure de Don Camillo. Fernandel et Gino Cervi
ont un peu vieilli depuis 13 ans qu'ils occupent les personnages du
curé bagarreur et du maire colérique. Dans Don Camillo en Russie
(« le camarade Don Camillo » pour le titre italien), il
n'est jamais fait mention de la position de Monseigneur ni de
Sénateur du film précédent tourné quatre ans plus tôt. Peu
importe, ce qui arrive est en revanche une nouvelle fois un appel au
vote, la démocratie dans le village de Brescello, sur les rives du
Pô, ne cesse jamais.
Peppone
veut jumeler sa commune avec un village rural soviétique, situé sur
les rives du Don, fleuve aussi majestueux que le Pô. Tout ça pour
remercier les Soviétiques d'avoir envoyer un tracteur russe, ah la
belle mécanique communiste. Patatras, le tracteur ne veut plus
démarrer une fois sur la place du village. Peppone, qui est
mécanicien de métier, tente de le réparer dans son garage, mais
rien n'y fait. Le tracteur reste sans vrombissement. Jusqu'à ce que
Don Camillo accepte de venir le bénir.
Il
faudra attendre la deuxième moitié du film pour que le maire, ses
hommes de main et Don Camillo ne s'envolent en Aéroflot en URSS.
Peppone a accepté, de bien mauvaise volonté, d'organiser un
référendum. La question est limpide : acceptez-vous, vous les
habitants de Brescello, qu'une délégation se rende en Russie. Don
Camillo demande à Jésus de faire capoter la bonne tenue du
référendum, mais du haut de son crucifix, Jésus rétorque, comme
il le fait depuis le premier film, qu'il ne fait pas de politique.
Don
Camillo a plus d'un tour dans son sac. Avec ses partisans, il
organise la campagne du Non. Le hasard faisant bien les choses, deux
russes de la délégation qui avait offert le tracteur demandent
l'asile politique. Don Camillo leur fait faire la tournée du village
pour qu'ils racontent la vie dans l'enfer communiste. Tout le village
se rallie au Non jusqu'à ce que l'on découvre que des deux réfugiés
étaient des imposteurs, tout juste bons à se goinfrer à l’œil
dans chaque maisonnée visitée. Le plan du curé échoue
lamentablement.
Comme
d'habitude, c'est par le chantage que Don Camillo s'embarque en
Russie. Seul un jeune cadre du parti venu de la capitale pour
photographier le voyage n'est pas au courant qu'il est un curé. Ce
personnage est un bourreau des cœurs, un jeune homme volage. Il
permet d'apporter un peu de fraîcheur au récit qui tourne en rond,
fraîcheur vite rattrapée par les sermons de Don Camillo. Ce
personnage offre surtout l'occasion de plusieurs quiproquos où le
curé doit jouer le communiste convaincu, Peppone craint qu'il ne
fasse un impair.
En
Russie, les positions de Peppone sont fragiles. Ils sont persuadés
que les Soviétiques ont posé des micros partout. Camillo leur
répond, en les narguant, que ce genre de crainte n'est corroborée
que par les journaux réactionnaires. Peu de gags drôles, seulement
quelques situations, ma préférée, le remplacement des photos de
Nikita Khrouchtchev (on les a enlevées pour les épousseter dit leur
hôte), la plus pénible, le soutien de Don Camillo au pope craintif,
d'une démonstration édifiante. En fin de film, Peppone rase sa
moustache, se déguise en curé et s'envole avec Don Camillo aux USA.
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