dimanche 26 novembre 2017

Don Camillo en Russie (Luigi Comencini, 1965)

La voilà la dernière aventure de Don Camillo. Fernandel et Gino Cervi ont un peu vieilli depuis 13 ans qu'ils occupent les personnages du curé bagarreur et du maire colérique. Dans Don Camillo en Russie (« le camarade Don Camillo » pour le titre italien), il n'est jamais fait mention de la position de Monseigneur ni de Sénateur du film précédent tourné quatre ans plus tôt. Peu importe, ce qui arrive est en revanche une nouvelle fois un appel au vote, la démocratie dans le village de Brescello, sur les rives du Pô, ne cesse jamais.

Peppone veut jumeler sa commune avec un village rural soviétique, situé sur les rives du Don, fleuve aussi majestueux que le Pô. Tout ça pour remercier les Soviétiques d'avoir envoyer un tracteur russe, ah la belle mécanique communiste. Patatras, le tracteur ne veut plus démarrer une fois sur la place du village. Peppone, qui est mécanicien de métier, tente de le réparer dans son garage, mais rien n'y fait. Le tracteur reste sans vrombissement. Jusqu'à ce que Don Camillo accepte de venir le bénir.

Il faudra attendre la deuxième moitié du film pour que le maire, ses hommes de main et Don Camillo ne s'envolent en Aéroflot en URSS. Peppone a accepté, de bien mauvaise volonté, d'organiser un référendum. La question est limpide : acceptez-vous, vous les habitants de Brescello, qu'une délégation se rende en Russie. Don Camillo demande à Jésus de faire capoter la bonne tenue du référendum, mais du haut de son crucifix, Jésus rétorque, comme il le fait depuis le premier film, qu'il ne fait pas de politique.

Don Camillo a plus d'un tour dans son sac. Avec ses partisans, il organise la campagne du Non. Le hasard faisant bien les choses, deux russes de la délégation qui avait offert le tracteur demandent l'asile politique. Don Camillo leur fait faire la tournée du village pour qu'ils racontent la vie dans l'enfer communiste. Tout le village se rallie au Non jusqu'à ce que l'on découvre que des deux réfugiés étaient des imposteurs, tout juste bons à se goinfrer à l’œil dans chaque maisonnée visitée. Le plan du curé échoue lamentablement.

Comme d'habitude, c'est par le chantage que Don Camillo s'embarque en Russie. Seul un jeune cadre du parti venu de la capitale pour photographier le voyage n'est pas au courant qu'il est un curé. Ce personnage est un bourreau des cœurs, un jeune homme volage. Il permet d'apporter un peu de fraîcheur au récit qui tourne en rond, fraîcheur vite rattrapée par les sermons de Don Camillo. Ce personnage offre surtout l'occasion de plusieurs quiproquos où le curé doit jouer le communiste convaincu, Peppone craint qu'il ne fasse un impair.


En Russie, les positions de Peppone sont fragiles. Ils sont persuadés que les Soviétiques ont posé des micros partout. Camillo leur répond, en les narguant, que ce genre de crainte n'est corroborée que par les journaux réactionnaires. Peu de gags drôles, seulement quelques situations, ma préférée, le remplacement des photos de Nikita Khrouchtchev (on les a enlevées pour les épousseter dit leur hôte), la plus pénible, le soutien de Don Camillo au pope craintif, d'une démonstration édifiante. En fin de film, Peppone rase sa moustache, se déguise en curé et s'envole avec Don Camillo aux USA.



















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