En
ces mois de juillet et août, les multiplexes ont sortis ces comédies qui
devaient passer dans la période creuse du mois d'avril mai, juste
avant le Festival de Cannes où les distributeurs expédient leurs
navets, les films dont ils ne savent pas quoi faire et les films dont
ils savent qu'ils recevront une critique désastreuse. Dans trois de
ces comédies, le sujet c'est le divorce.
Adorables
(Solange Cicurel, 2019)
Divorce
club (Michael Youn, 2019)
Les
Blagues de Toto (Pascal Bourdiaux, 2019)
Terrible
jungle (Hugo Benamozig & David Caviglioli, 2020)
Dans
Adorables, l'ambition est de singer La Boum, encore et
encore le même scénario sur l'âge ingrat de l'adolescente qui se
croit adulte et sur les parents qui comprennent rien. Il se pourrait
sans doute qu'Elsa Zylberstein accepte les rôles refusés par Sophie
Marceau tant la première imite les gestes et la voix de la deuxième.
Les femmes du film sont présentées comme des chieuses, c'est même
le sujet du film : cette angoisse que la fille ado devienne
comme sa mère et que la mère devienne comme la grand-mère.
C'est
très nul mais moins que Divorce club. C'est devant ce film
que les féministes devraient manifester (encore faudrait-il avoir vu
ce navet, pour ça il faut une bonne dose de masochisme et ne pas
avoir peur de perdre son temps. Tout moi ça). C'est l'un des films
les plus misogynes vus depuis des années où les femmes sont
systématiquement traitées de « salope » par les hommes
délaissés quand elles ne se soumettent pas à leur volonté. Des
hommes Sans doute, Michael Youn voit là un hommage au « salope »
de Jean-Pierre Marielle mais sérieusement, personne ne lui a dit
qu'il fallait pas faire ça ?
Le
réalisateur des Blagues de Toto aime les défis, il avait
commis un film avec Kev' Adams et Franck Dubosc, le titre Fiston,
autant dire qu'en ajoutant un S à la fin, on avait de quoi se
moquer. Le Toto en question est ravi d'avoir des parents divorcés
parce qu'il a deux fois plus de cadeaux à son anniversaire et autres
billevesées. Là aussi, aucun gag ne fonctionne. Il se dégage une
déprimante impression que les acteurs n'ont pas eu le temps de lire
leur répliques avant le Moteur, ni que le réalisateur se soit posé
la moindre question de rythme dans les gags. Les enfants jouent
terriblement mal comme au bon vieux temps des films de Patrick
Braoudé le modèle de ce genre de film.
Alors
il faut se rabattre sur le Terrible jungle la seule comédie
actuelle qui tienne un peu la route. Certes, on pense tout le temps à
La Loi de la jungle d'Antonin Peretjatko devant Terrible
jungle, ne serait-ce que parce que les deux films se déroulent
en Guyane. Cette fois c'est un anthropologue qui va se perdre dans la
jungle, mais on reste dans la norme qui était chère à Vincent
Macaigne, puisque cet autre Vincent, Vincent Dedienne, espère
dégager un semblant de normes dans la tribu sauvage qu'il étudie.
Je ne suis pas franchement fan du comédien, je trouve qu'il n'a pas
encore le tempo cinéma. En effet miroir de Vimala Pons, le choix
d'Alice Belaïdi est pas mal, le même air buté, le petit short et
la frange. L'actrice détonne en chef de tribu un peu méchante.
Catherine Deneuve en mère navrée par les actes de son couillon de
fils est superbe. En mafieux dans un corps d'ogre, Patrick Descamps
est parfait, jamais un sourire, toujours cruel, tellement mieux que
chez Lucas Belvaux. Mais le film est réussi dès que Jonathan Cohen
apparaît, lui et sa bande de gendarmes abrutis. Il pourrait bien
être le digne héritier d'Edouard Baer, mais un Edouard Baer qui ne
se laisserait pas toujours déborder par ses improvisations. Toutes
les scènes avec les gendarmes guyanais (notamment ce Fabrice) son
drôles. Le film manque de liberté formelle, il se cantonne à son
récit, ce qui veut dire que j'irai bien volontiers voir le prochain
film de ce duo de cinéastes.
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