La
Prière (Cédric Kahn, 2018)
Je
ne sais pas si on peut parler de vague de films sur la foi (Des
hommes et des dieux de Xavier Beauvois, L'Apparition de
Xavier Giannoli, Jeannette de Bruno Dumont, les deux derniers
films de Arnaud Desplechin où la judaïté de ses personnages est
forte sans compter les récents films sur le djihadisme) mais on peut
tout autant parler de film sur le Vercors comme refuge, La Prière
serait le contrepoint à La Tête haute d'Emmanuelle Bercot.
Contrepoint parce que Cédric Kahn ne cède pas aux tentations de la
scène forte, aux dialogues explicatifs (la plus belle séquence du
film est la venue d'Hanna Schygulla qui ne doit pas dire plus de dix
mots mais qui hypnotise par son regard), aux colères de son jeune
personnage de drogué qui part se refaire une santé dans la
montagne. Ce que ne cesse de filmer Cédric Kahn depuis quelques
films est l'échec par des personnages qui pensent réussir hors du
monde. La Prière malgré quelques défauts (oui c'est trop
long, un peu répétitif) c'est l'anti film « dossier de
l'écran ».
Ready
player one (Steven Spielberg, 2018)
Dès
les premières notes de Jump de Van Halen, je n'ai pas pu m'empêcher
de penser à la bande sonore des Gardiens de la galaxie avec
ses musiques des années 1980, ce qui était justifié. Dans Ready
player one, la musique de mon adolescence est partout mais aussi
toute la pop culture (tiens le personnage principal – insipide
acteur par ailleurs – conduit une DeLorean comme Marty McFly –
j'ai d'ailleurs cru à la toute fin du film que Michael J. Fox venait
faire un caméo mais c'est Simon Pegg atrocement maquillé en vieux).
La présentation du jeu vidéo, de la réalité virtuelle dans
laquelle vie nos personnages, ressemble à celle de Valérian, voice
over pour une description de ce qui doit être merveilleux :
l'univers n'est pas très débridé, en tout cas pas futuriste. En
2045, personne n'est sorti des années 1980, finalement c'est une
manière pour Steven Spielberg de rappeler, peut-être, que le
divertissement de son époque glorieuse était largement supérieur à
celui des Marvel DC Comics d'aujourd'hui. Les « Easter eggs »
dont cause le récit (un scénario très premier degré sans aucun
McGuffin) sont ces références plus ou moins visibles. Etrangement,
l'univers Star Wars est totalement absent de la culture des
personnages de Ready player one. La parodie de Shining
est fort réussie. Ce qui est plus raté est l'idée des avatars qui
ne correspondent au personnes réels, c'était déjà l'un des
leitmotive du remake de Jumanji (où c'était bien plus
palpitant). Parfois, Steven Spielberg se laisse aller à la facilité,
là il tente de nous refaire le coup de Hook, sa version
moderne de Peter Pan, l'éternel retour vers l'innocence de
l'enfance. Bullshit !
Ghostland
(Pascal Laugier, 2017)
C'est
la première fois que je vois Mylène Farmer dans un film, pas dans
une courte scène, non elle est l'un des cinq personnages principaux
de ce sympathique film qui fait peur (tendance, on sursaute sur son
siège). La panoplie du film de psychopathe est déclinée sans
finesse. L'une des filles de Mylène fait un doigt d'honneur au
conducteur d'un véhicule qui veut les doubler en klaxonnant (quelle
erreur fatale). La maison où Mylène et ses deux filles aménagent
est isolée, de style ancien (on est en Nouvelle Angleterre) et
peuplée de bibelots et poupées que Pascal Laugier s'amuse à filmer
comme dans n'importe quel film américain de ces dix dernières
années. Enfin, la famille se fait attaquer par le conducteur du
véhicule et son fils, un colosse qui grogne. Tout ça dans le
premier quart d'heure. Vu et revu 100 fois. Et soudain, petit
miracle, le scénario développe une piste originale et maîtrisée.
Pascal Laugier joue sur nos nerfs et ça marche, Ghostland
fait flipper parce qu'on ne sait plus où on en est. J'en dis pas
plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire