La
partie ultime de 2001 l'odyssée de l'espace quand Dave se
retrouve seul dans son vaisseau au-delà de Jupiter en partance vers
l'infini avec les thèmes de György Ligeti sont les plus beaux
moments du film. J'attends cet épilogue halluciné avec impatience.
Il faut patienter deux heures pour découvri cette séquence, je me
suis toujours plu à regarder le film dans son intégralité. Les
yeux de Keir Dullea pris en très gros plans et colorés, clignant
légèrement alternent avec ces paysages également colorés dans un
immense travelling vers l'avant, vers la dernière frontière. Un
effet miroir sur les paysages, une avancée vers l'inconnu et un
voyage dans le temps inversé. Les yeux sont la forme la plus
fascinante dans 2001 l'odyssée de l'espace. J'aime beaucoup
dans la partie sur l'aube de l'humanité ceux des félins qui
brillent dans la nuit, tournant leur regard vers le spectateur tels
des spectres, ces félins sont bien moins inquiétants que l’œil
rouge de Hal (hal-lucination), le cerveau œil de la nef sidérale
qui scrute partout, tout le temps, Dave et Frank dans un sens
circulaire.
La
forme ronde infinie est partout, les yeux des félins, les yeux des
singes, la forme de Hal, la planète Terre, la Lune, la sphère du
vaisseau, la roue sans dessus dessous dans le vaisseau, la boule pour
sortir hors du vaisseau, l'œil de Dave, le fœtus final. La ligne
droite n'est pas humaine, pas naturelle, pas visible. La ligne est
celle du parallélépipède de ce monolithe noire. Une forme qui
n'existe pas. Ce que j'ai toujours admiré dans le film de Stanley
Kubrick est que personne ne parle jamais de Dieu, à moins que Hal
dont le cerveau est composé également de lignes droites soit Dieu,
on découvre ce cerveau quand Dave va tuer cet ordinateur qui se
comporte comme un Dieu, détruisant la vie non seulement de Frank
mais aussi des trois autres astronautes cryogénisés. J'aime
beaucoup justement la disparition de Frank, ce silence incroyable
quand Dave est hors du vaisseau spatial. L'une des choses les plus
complexes au cinéma est justement de créer du silence, complet et
funèbre. J'ai souvent vu 2001 l'odyssée de l'espace mais une
seule fois au cinéma, projeté en 35 mm lors de la ressortie du film
en 2001.
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