Je
ne sais pas si le retour de Chevy Chase grâce à la fabuleuse série
Community a donné des idées à Warner de faire une suite à la
franchise Vacation. Plus qu'un remake, Vive les vacances
est une prolongation du concept : traverser les Etats-Unis dans
une voiture pourrie et ne prendre que les mauvaises décisions.
Rencontrer des tarés, emprunter des itinéraires mal famés, se
tromper sur les intentions de chacun. Ed Helms joue à merveille
Rusty Griswold, le fils de Chevy Chase et Beverly D'Angelo (qui
feront une apparition en fin de parcours du film). Désormais
lui-même mari et père, il emmène sa petite famille composée de
sa femme (Christina Applegate aussi drôle que dans Ron Burgundy
présentateur vedette) et ses deux fils, ados aux tempéraments
opposés, sur les lieux du Vacation de 1983, soit le parc
d'attraction Walley World.
Le
film de John Francis Daley (qui jouait Lance Sweets, le psy dans
Bones) et Jonathan M. Goldstein ont eu la bonne idée de lorgner du
côté de We're the Millers et de se plonger dans la plus
saine vulgarité. Ils y vont à fond, et d'abord par le langage ce
qui leur a valu un classement R aux USA (interdit aux mineurs non
accompagnés). Le plus jeune des deux fils est celui qui jure le
plus, il harcèle son grand frère qui endosse le rôle du puceau,
inversant les habituels standard des relations entre frangins. Cette
inversion constituait aussi le noyau de l'humour de 21 Jump
Street. Les sous-entendus sexuels, quels qu'ils soient, pleuvent
sur ce pauvre ado qui est humilié par tout le monde. Pas franchement
un film sur l'éducation familiale. Le fiston aura du mal à obtenir
le soutien de ses parents, surtout quand sa mère vomit après avoir
trop bu ou que son père croit l'aider pour draguer une fille.
Le
film est construit selon la logique du film à sketches, avec ses
bons et ses moins bons moments. Chaque étape est l'occasion de
rencontrer des personnages (et donc des acteurs venus faire un
coucou) qui vont encore plus humilier les Griswold. Ils veulent faire
du canoë sur le Grand Canyon, ils veulent se baigner dans des bains
chauds naturels, ils visitent le Four Corners, ils vont saluer la
sœur et le beau-frère (Leslie Mann et Chris Hemsworth avec son
buldge apparent), rien ne se passe comme prévu. Les Griswold se
baignent dans un étang de merde, mais ils le font avec le plus grand
aplomb. Le spectateur est le premier à découvrir ce qui se passe
avant que les personnages se rendent compte de l'étendue de la
catastrophe. Le film joue aussi sur quelques gags récurrents, dont
le GPS en coréen et le routier étrange. Il était envisagé de
faire une série avec ce nouveau Vacation. Quand on voit la mollesse
des gags de Wet Hot American Summer, je me dis qu'un film de
95 minutes est franchement une bien meilleure idée.
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