lundi 10 août 2015

Kung fu jungle (Teddy Chen, 2014)

Comme beaucoup de films d'arts martiaux récents, Kung fu jungle vaut essentiellement pour ses combats chorégraphiés par Yuen Bun (l'un des assistants de Tsui Hark pendant sa période la plus glorieuse) et réalisés par Donnie Yen, qui s'octroie le premier rôle. Entre les scènes d'action, le récit réalisé par Teddy Chen est moins intéressant. Donnie Yen est un maître d'arts martiaux qui se retrouve en prison pour avoir tué un de ses confrères qu'il avait défié. On se dit qu'on va se retrouver dans un remake de Prison on fire avec ses altercations entre gangs rivaux, mais Donnie Yen parvient à sortir de prison pour aider la police, incarnée par l'actrice Charlie Yeung. Un dégénéré tue des artistes martiaux en utilisant leurs armes de prédilection. J'avoue, malgré les nombreuses explications, n'avoir pas compris les réelles motivations du tueur. En revanche, on comprend vite que le film tombe dans le pathos avec la maladie mortelle dont est atteinte la femme du tueur. Le film a beaucoup de mal à émouvoir.

L'état actuel du cinéma hongkongais n'est pas brillant, celui du cinéma d'action ne l'est pas non plus. C'est là que Donnie Yen veut se poser en parrain de ce cinéma-là, il veut en être le sauveur et le démontre dans Kung fu jungle. Après tout, ce tueur défie les maîtres de kung-fu avec l'idée que Donnie Yen est le maître de ces maîtres. Il l'affrontera en dernier et Donnie Yen (on s'en doute) en sera le vainqueur. Le générique de fin rend hommage à certains des acteurs et réalisateurs qui ont inspiré son cinéma. Jackie Chan, Simon Yuen et Yuen Woo-ping sont remerciés avec un extrait de Drunken master, on voit l'affiche de Zu les guerriers de la montagne magique, on voit Liu Chia-liang dans un extrait de film. Mais on trouve aussi dans des petits rôles, Mang Hoi (le moine de Zu, l'assistant de Sammo Hung dans Stunt woman), Fan Siu-wong de The Story of Ricky, le réalisateur Kirk Wong, l'acteur Yuen Cheung-yan (la vieille dans Miracle fighter), Tony Leung Siu-hung, homonyme des deux célèbres acteurs et réalisateur de scènes d'action. Et surtout, en toute fin de générique, Raymond Chow fait une apparition. Il est le créateur de la Golden Harvest et le producteur de Bruce Lee, soit l'homme qui a inventé le cinéma de Hong Kong des années 70 et 80. Donnie Yen se sent le sauveur actuel du cinéma de Hong Kong, son héraut et son héros. Et d'une certaine manière, il n'a pas tort.










Aucun commentaire: