Comme
beaucoup de films d'arts martiaux récents, Kung fu jungle vaut
essentiellement pour ses combats chorégraphiés par Yuen Bun (l'un
des assistants de Tsui Hark pendant sa période la plus glorieuse) et
réalisés par Donnie Yen, qui s'octroie le premier rôle. Entre les
scènes d'action, le récit réalisé par Teddy Chen est moins
intéressant. Donnie Yen est un maître d'arts martiaux qui se
retrouve en prison pour avoir tué un de ses confrères qu'il avait
défié. On se dit qu'on va se retrouver dans un remake de Prison on fire avec ses altercations entre gangs rivaux, mais Donnie Yen
parvient à sortir de prison pour aider la police, incarnée par
l'actrice Charlie Yeung. Un dégénéré tue des artistes martiaux en
utilisant leurs armes de prédilection. J'avoue, malgré les
nombreuses explications, n'avoir pas compris les réelles motivations
du tueur. En revanche, on comprend vite que le film tombe
dans le pathos avec la maladie mortelle dont est atteinte la femme du
tueur. Le film a beaucoup de mal à émouvoir.
L'état
actuel du cinéma hongkongais n'est pas brillant, celui du cinéma
d'action ne l'est pas non plus. C'est là que Donnie Yen veut se
poser en parrain de ce cinéma-là, il veut en être le sauveur et le
démontre dans Kung fu jungle.
Après tout, ce tueur défie les maîtres de kung-fu avec l'idée que
Donnie Yen est le maître de ces maîtres. Il l'affrontera en dernier
et Donnie Yen (on s'en doute) en sera le vainqueur. Le générique de
fin rend hommage à certains des acteurs et réalisateurs qui ont
inspiré son cinéma. Jackie Chan, Simon Yuen et Yuen Woo-ping sont
remerciés avec un extrait de Drunken master, on voit l'affiche
de Zu les guerriers de la montagne magique,
on voit Liu Chia-liang dans un extrait de film. Mais on trouve aussi
dans des petits rôles, Mang Hoi (le moine de Zu, l'assistant de Sammo Hung dans Stunt woman), Fan Siu-wong de
The Story of Ricky, le
réalisateur Kirk Wong, l'acteur Yuen Cheung-yan (la vieille dans
Miracle fighter),
Tony Leung Siu-hung, homonyme des deux célèbres acteurs et
réalisateur de scènes d'action. Et surtout, en toute fin de
générique, Raymond Chow fait une apparition. Il est le créateur de
la Golden Harvest et le producteur de Bruce Lee, soit l'homme qui a
inventé le cinéma de Hong Kong des années 70 et 80. Donnie Yen se
sent le sauveur actuel du cinéma de Hong Kong, son héraut et son
héros. Et d'une certaine manière, il n'a pas tort.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire