L'été
touche à sa fin, Vika (Lina Braknyte) attend ce jour-là son père
qui doit venir la chercher pour rentrer à la ville. Deux ans après
La Belle (1969), voici le temps de découvrir un film
antérieur de Arūnas Žebriūnas tourné en 1964. La Jeune fille
à l'écho se déroule au bord de la mer baltique sous un soleil
pénétrant au tout début du film avant que le vent n'amène
quelques nuages, comme le dit le grand-père, ça va gronder en fin
de journée. Ainsi, c'est une unité de temps (une après-midi), de
lieu (la mer autour de la vieille cabane du pépé) et d'action (Kira
va se baigner et rencontrer des habitants du coin).
Vika
est toujours muni d'un petit cor dont elle joue. Elle est seule
puisque son grand-père est parti pêcher sur une barque nommée
Dauphin. Vika attend justement de voir des dauphins dans la mer. A la
place, elle va croiser une bande de petits durs menée par le plus
âgé d'entre eux. Les autres portent des shorts, lui un pantalon et
il porte un transistor où il écoute de la musique occidentale (dont
le Yakety Sax de Boots Rudolph, surtout connue pour avoir été la
musique la plus connue du Benny Hill Show). Ils jouent à des jeux de
grands (celui de devenir le chef en allant chercher un crabe marqué
d'une croix jeté dans la mer).
Vika
se baigne nue (elle explique la raison) et laisse ses vêtements sur
les rochers. La plage est composée de galets, elle marche pieds nus.
Le cinéaste filme les rochers abrupts et coupants avant d'aller plus
haut, de s'élever vers le Doigt du diable, la colline encore plus
déchiquetée. Elle s'y rend avec le petit Romas (Valeryi Zubarev),
un peu grand qu'elle et elle va lui délivrer son secret : elle
parle aux rochers et ils répondent avec l'écho. C'est ainsi tout un
mélange entre la poésie charmante de la nature libre et le réalisme
métaphorique de la vie dans une république de l'URSS où l'enfance
doit quitter la nature. C'est beau, c'est court (1h06), c'est rare,
c'est à aller voir.
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