Sans
la présence électrique de Diana Rigg, Chapeau melon et bottes de
cuir aurait été plus terne. Son duo avec Patrick McNee a duré de
1965 à 1967, quelques épisodes en noir et blanc puis en couleurs.
John Steed et Emma Peel étaient engagés dans on ne sait quelle
agence secrète (« Mrs. Peel we're needed ») dans des
aventures qui plongeaient dans le fantastique allant parfois dans la
science-fiction comme dans l'horrifique. En français (j'aime
beaucoup le doublage français), Steed prononçait pèle, en anglais
pile.
L'humour
entre eux était basé sur l'ironie. Diana Rigg arborait toujours un
sourire rehaussé par ses pommettes. Elle portaient des robes ou des
tenues sportives. Steed conduisait une vieille voiture (une Bentley
décapotable), elle une Lotus. La série naviguait dans
l'abstraction, dans les rues de Londres reconstitué parfois en
décor, jamais personne dans les rues. Puis les longues scènes de
voiture (parfois des courses poursuite) étaient toujours dans la
campagne anglaise, bien commode pour foncer à toute vitesse.
La
série ô combien baroque commençait par un générique rythmé
accompagné par la musique géniale de Laurie Johnson, un succédané
pop et moderne de celle des James Bond. Et puis la coupe finale de
champagne. Chaque épisode se terminait de cette façon, souvent dans
l'appartement d'Emma Peel (la porte pouvait s'ouvrir grâce à un
bouton), une bouteille de champagne attendait les deux personnages
qui célébraient leur réussite en trinquant tout sourire. Elle a
tourné 51 épisodes de la série.
Diana
Rigg quitte la série, laissant sa place à Tara King – les
épisodes étaient encore plus tordus – pour tourner dans le
premier James Bond post Sean Connery. Dans Au service secret de Sa
Majesté, elle incarne non pas un James Bond girl comme lu
partout, mais l'épouse de James Bond que jouait George Lazenby.
Telly Savalas est le méchant le plus iconique et copié, avec son
chat sur les genoux. C'est l'unique fois où James Bond se marie mais
elle meurt assassinée. Le cinéma n'a pas été très heureux avec
Diana Rigg.
Assassinée,
elle l'est aussi dans Meurtre au soleil. Peter Ustinov est
Hercule Poirot, le détective belge est en vacances dans un hôtel au
bord de la mer dans un coin perdu vers l'Albanie. Maggie Smith est
tenancière de cet hôtel de luxe où quelques célébrités viennent
passer une semaine de vacances au soleil. Parmi elles, une vieille
connaissance, Arlena qu'incarne Diana Rigg. Elles s'étaient connues
dans un cabaret, seule Arlena a réussi.
Les
deux femmes ne peuvent pas se sentir, mais elles font comme si elles
étaient amies, cela prend corps lors de la scène de « cabaret »,
Diana Rigg, en robe de soirée, doit chanter mais elle est interrompu
par Maggie Smith qui tente de lui voler la vedette. Querelle de
regards assassins en hors d’œuvre. Diana Rigg joue une peste, une
actrice capricieuse, une femme égoïste et bien évidemment tous les
clients de l'hôtel ont une bonne raison de la tuer.
Le
film fait durer le plaisir pour montrer toute ces aversions à son
égard avec quelques vedettes de l'époque ou vieilles stars, James
Mason, Roddy McDowall, Sylvia Miles, Jane Birkin entre autres. C'est
toujours délicieux ces vieux films d'Agatha Christie puisqu'au sein
du film, c'est un concours de cabot, chacun se plaît à voler la
vedette et même si Diana Rigg ne reste pas même une heure dans le
film avant de mourir, elle est la meilleure dans cette partition.
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