Je
ne dirais pas que c'est un Graal, mais j'aime cette idée de
découvrir, enfin, le tout premier film d'un cinéaste que j'aime
bien. 1919, plus de 100 ans, Julien Duvivier tourne ce western en
Corrèze, Haceldama, ce titre biblique renvoyant à Judas
Iscariote pour un film contemporain de son action mais tout de même
un peu étrange. Le film est disponible sur la plate-forme Henri. Il
y a d'ailleurs beaucoup de films muets de durées variées, des
courts, des feuilletons, des adaptations d'Emile Zola, mais pour
l'instant c'est Haceldama.
Je
ne suis pas certain de pouvoir raconter le film dans ces détails et
même pas dans sa ligne générale tant le rythme est lent, parfois
proche de l'hypnose avec ses acteurs hiératiques. En gros, c'est
l'histoire d'une jeune femme Minnie (Suzy Lilé) adoptée par un
homme très taciturne, Landry Smith (Séverin-Mars). Un homme fortuné
dont le magot attise certaines convoitises. La petite bonne Kate
Lockwood (Yvonne Brionne) veut se l'accaparer. Pour cela, elle va
s'acoquiner avec Bill Stanley (Camille Bert), un gringo, un cow-boy
qui joue avec son pistolet.
À
cela, il faut ajouter une vengeance à parfaire. Un jeune homme,
plutôt joli de sa personne, Jean Didier (Jean Lorette) veut rendre
justice. Il pense que Landry Smith a causé la ruine de son père.
Seulement voilà, ce Landry, il l'a rencontré et il a sympathisé
avec lui, mais sans connaître son identité. Qui plus est, Jean
tombe (forcément) amoureux de Minnie. Il sera au fur et à mesure
tiraillé entre l'honneur familial, les amours naissants et le
respect pour cet homme. Mais assez tôt, le réel ennemi de Jean
devient Bill Stanley qui ose violenter Minnie.
Le
film est entièrement tourné en décors naturels, c'est-à-dire
souvent sur les chemins, dans les orées des bois, dans les rues du
village. C'était somme toute assez rare dans le cinéma français
muet pour de simples raisons d'organisation (et oui, dehors il risque
de pleuvoir contrairement à un décor intérieur). Julien Duvivier
tente quelques flashbacks pour évoquer ce passé obscur qui obstrue
le futur de Jean Didier. C'est à peu près tout ce qu'il y a se
mettre devant les yeux, le récit, je le redis, est pas simple à
comprendre, un peu tarabiscoté, malgré sa brièveté.
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