lundi 4 janvier 2021

Suspense (Lois Weber, 1913)

Une maison isolée est le décor de Suspense. Apeurée par cette éloignement, la nurse décide de partir, laisse un mot, ferme la porte puis met la clé sous le paillasson. Mauvaise idée, un vagabond avec une vraie sale gueule (que Lois Weber filme en très gros plan, regard caméra, quand il monte l'escalier), les yeux méchants, se trouve là et se dit qu'il pourrait aller cambrioler cette maison. Il croit que la nurse est la maîtresse de maison.

Or la maîtresse de maison, que joue Lois Weber, est encore là, avec son bébé. Il va sans dire qu'elle va avoir très peur quand le vagabond entre dans la maison. Il a coupé le fil du téléphone tandis qu'elle discute avec son mari qui est au travail. Lois Weber pour augmenter son suspense filme en split screen triangulaire l'action, au centre le mari, à gauche la voleur et à droite la femme. Seul le spectateur comprend la montée du danger.

Dans ce court-métrage bref (9 minutes), Lois Weber multiplie les plans tarabiscotés. Le mari « emprunte » une voiture, la course poursuite est filmée dans certains plans par le rétroviseur. Elle filme le vagabond en plongée pour augmenter l'angoisse. Elle joue sur la vitesse (la voiture qui fonce) et la lenteur (le vagabond qui monte lentement l'escalier), c'est pas si mal pour un film de 1913, ça expérimente un peu, ça se tient.


















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