Après la seconde guerre mondiale Joris Ivens entame une inlassable tournée des peuples en lutte, comme on disait. Avant Cuba, les pays du bloc de l'est, le Vietnam, la Chine, le Laos, il pose ses caméras en Australie pour un court-métrage militant produit par un syndicat de dockers australiens. C'est dans les villes portuaires d'Australie que la résistance des Indonésiens commence. Peter Finch où il travaillait à l'époque avant de retourner en Grande-Bretagne puis à Hollywood, lit le commentaire.
L'Indonésie est une colonie, en 1946, des Pays-Bas. Cela dure depuis 350 ans. Le royaume exploite le pays, comme tous les pays européens coloniaux le faisaient (il n'y avait pas que le Grande-Bretagne, la France et la Belgique). Evidemment, les Pays-Bas refusent cette indépendance auto-proclamée. Les indépendantistes indonésiens ont une idée révolutionnaire : bloquer les navires commerciaux dans les ports australiens. Les bateaux ne peuvent pas embarquer. Le blocus crispe les marins hollandais.
Voilà le récit de ces quelques Indonésiens dont le commentaire explique qu'ils sont comme tout le monde. Preuves à l'appui, les femmes indonésiennes apprennent à acheter les légumes australiens et les Australiennes sourient aux fillettes indonésiennes. Derrière cette normalité appuyée par Joris Ivens, s'exprime que les Indonésiens ont eux aussi droit de choisir leur destin propre, comme n'importe quel peuple. Il faut en passer par cette démonstration poussive en début de film pour convaincre.
L'action arrive avec l'abordage d'un navire hollandais qui a réussi à partir malgré le blocage. Ce sont des marins indiens qui ont été trompés par le capitaine. Il aurait prétendu aller à Bornéo. Avec un zodiac, Indonésiens et Australiens poursuivent le navire pour convaincre les Indiens de revenir. Eux aussi sont colonisés. Entre frères d'infortune, il faut s'aider. Ça marche, les Indiens quittent le navire, tout est bien qui finit bien, comme le dit Peter Finch dans son commentaire. Comme le montre le dernier plan, le peuple est en marche.
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